Simple d’accès et d’essence collective, la plateforme est idéale pour le partage et l’organisation de l’information.
Dans le sillage du meurtre de George Floyd, plusieurs centaines de milliers de manifestant·es sont descendu·es dans la rue. Aux États-Unis comme ailleurs, les manifestations se multiplient pour réclamer une prise de conscience sur la question raciale.
En ligne, c’est comme souvent vers Twitter, véritable arène politique, que se tournent les regards. Ce réflexe est pourtant une erreur: l’un des maîtres outils du militantisme se nomme désormais Google Docs.
Durant la première semaine du mois de juin, plusieurs dizaines de Docs ont été créés afin de partager des tonnes de ressources. Des listes de livres sur le racisme, des listes de fonds solidaires, des modèles de textes à écrire à ses parents pour leur faire comprendre le mouvement Black Lives Matter, ou des lettres pré-écrites à envoyer à sa ou son député·e pour faire entendre sa voix.
Un accès libre aux ressources
L’un de ces Gdocs les plus populaires, créé par Carlisa Johnson, une étudiante en journalisme de la Georgia State University, s’intitule «Resources for Accountability and Actions for Black Lives» et a même été décliné en une version espagnole.
Il regroupe un ensemble de conseils et d’actions possibles, étape par étape, destinés à soutenir les personnes victimes de violences policières. Carlisa Johnson compile ces informations depuis la mort d’Ahmaud Arbery, homme noir tué par un père et son fils en février dernier.
«Les hyperliens sont la manière la plus succincte et rapide d’accéder à quelque chose, et vous ne pouvez pas faire ça sur Facebook ou Twitter. [Sur ces sites], quand vous conseillez “Contactez votre député”, de nombreuses personnes ne savent pas comment faire», explique-t-elle à la MIT Technology Review.
Ces Google Docs sont toujours publics. Ils sont même parfois librement éditables tout en garantissant l’anonymat des personnes qui l’utilisent, avant que les informations qu’ils regroupent ne soient structurées puis que le tout soit verrouillé par les internautes qui les ont créés. Bien que non sécurisés, les Google Docs présentent l’avantage de ne pas nécessiter d’inscription –si ce n’est, évidemment, un compte Google.
Surtout, ils sont bien plus efficaces pour offrir des ressources pérennes aux militant·es. Si les réseaux sociaux peuvent donner de la visibilité à un mouvement comme Black Lives Matter, Google Docs est un outil parfait pour créer et partager une bibliothèque d’informations en ligne stable et accessible à tout moment, sur des centaines de milliers d’écrans, sans aucun contrôle ou modération.