Repéré sur JUSTICE
La question de l’évolution institutionnelle progresse au sein de la société guadeloupéenne. C’est ce que révèle un sondage réalisé en avril 2025 par l’institut QualiStat, cité par Guadeloupe la 1ère.
Un fort désir de changement statutaire
Selon cette enquête, 75 % des personnes interrogées se déclarent favorables à une évolution du statut de la Guadeloupe. Dans le détail, 59 % des sondés souhaitent une évolution statutaire, tandis que 22 % se disent « très favorables » à un tel changement.
Ce résultat intervient alors que le XIXᵉ congrès des élus a été annoncé ce samedi 24 mai, à l’issue d’une assemblée plénière. À cette occasion, élus départementaux, régionaux, parlementaires et maires discuteront d’un projet de loi visant à faire évoluer les institutions locales.
Autonomie et pouvoir local : des attentes prioritaires
Les Guadeloupéens expriment avant tout le souhait de voir renforcées les compétences locales afin de mieux répondre aux problématiques spécifiques du territoire. Plusieurs domaines sont particulièrement cités :
– L’emploi : 86 % des personnes interrogées sont favorables à une préférence locale à compétences équivalentes.
– L’urbanisme: 88 % souhaitent adapter l’habitat et les constructions aux réalités guadeloupéennes, tout en préservant les terres agricoles.
– La fiscalité : 80 % soutiennent l’idée d’un statut spécifique permettant de taxer certaines importations et de favoriser la production locale.
-L’éducation, l’eau, l’énergie, la santé et l’environnement : des secteurs clés pour une gouvernance locale
L’éducation, l’eau, l’énergie, la santé et l’environnement font également partie des secteurs dans lesquels les Guadeloupéens souhaitent voir davantage de décisions prises localement.
Trois Guadeloupéens sur quatre favorables à une collectivité unique
Selon le sondage, 75 % des personnes interrogées estiment que la fusion du Département et de la Région en une collectivité territoriale unique serait une bonne idée. Ce chiffre est en forte hausse par rapport à 2023 (+16 points). Cette fusion est souvent perçue comme un moyen d’améliorer l’efficacité de l’action publique et, pourquoi pas, d’aller vers une autonomie élargie.
Parmi les modèles institutionnels envisagés :
– 49 % des sondés souhaitent un modèle proche de celui de Saint-Martin ou Saint-Barthélemy,
– 20 % sont séduits par le modèle calédonien,
– seuls 10 % envisagent l’indépendance, un choix davantage exprimé par les jeunes et les diplômés.
Moins d’élus, plus de participation citoyenne
En cas de fusion, la majorité des personnes interrogées souhaitent également réduire le nombre d’élus. Elles imaginent une assemblée unique composée de 43 membres, contre 83 actuellement.
Par ailleurs, une large majorité (89 %) se déclare favorable à la création d’un conseil citoyen, instance qui permettrait de suivre les décisions et de donner leur avis, traduisant une volonté forte de participation à la vie démocratique locale.
Affirmation de l’identité guadeloupéenne
Le sondage révèle que 79 % des Guadeloupéens souhaitent l’adoption d’un drapeau propre au territoire, pour affirmer son identité. Ce souhait est particulièrement partagé par les jeunes générations et les personnes diplômées.
Concernant la carte des intercommunalités, les avis sont plus partagés : 45 % des sondés ne souhaitent aucun changement, tandis qu’un quart n’a pas d’opinion tranchée.
Yasmina Yacou • Guadeloupe la 1ère – 25 mai 2025
Congrès des élus : une étape décisive
Selon RCI (25/05/2025), “une grande majorité des Guadeloupéens est en faveur d’une collectivité territoriale unique”. La date du prochain congrès des élus est fixée au 17 juin prochain. Conseillers départementaux et régionaux, députés et maires seront réunis pour débattre de l’avenir institutionnel de l’île.
Le président du Département, Guy Losbar, rappelle son engagement en faveur d’une assemblée unique :
« Lorsque nous rencontrons la population, nous sentons cette volonté d’avoir plus de marge de manœuvre, que les politiques publiques puissent être plus efficaces. Concernant le regroupement des deux collectivités, vous savez que de longue date je milite pour cette fusion, de manière à pouvoir être plus efficace, mais surtout pour que nous ayons une plus grande autonomie, notamment en matière d’humanisme, pour protéger le foncier guadeloupéen, en matière de droit du travail aussi, par rapport à la préférence locale, et avoir d’autres marges en termes d’autonomie fiscale pour assurer un meilleur développement de la Guadeloupe. Cela correspond à ma vision des choses, cela correspond à cette volonté que je prône : qu’il puisse y avoir une plus grande domiciliation locale du pouvoir, mais aussi de nouvelles compétences à un pouvoir normatif. Et je constate que c’est également ce que réclament les Guadeloupéens. »