Éducation | Société | Guadeloupe | 6 avril 2025
Rédaction.
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Une rentrée sous tension pour l’académie de Guadeloupe
Alors que le gouvernement a revu à la baisse ses coupes budgétaires dans l’Éducation nationale, la Guadeloupe reste l’une des académies les plus touchées. 89 suppressions de postes d’enseignants sont confirmées pour la rentrée 2025. Une décision qui provoque une levée de boucliers chez les syndicats et les fédérations de parents d’élèves.
Des suppressions justifiées par une forte baisse démographique
Selon les chiffres du rectorat, les effectifs scolaires chutent fortement depuis dix ans :
• –2,3 % d’élèves en moins en 2024
• –21,5 % sur les dix dernières années
• Près de 20 000 élèves perdus depuis 2015
Une tendance qui, selon les autorités, impose un ajustement du nombre de postes. Mais sur le terrain, la logique est contestée.
Les syndicats dénoncent une logique comptable
Eddy Segur, secrétaire général de la FSU Guadeloupe, estime que cette décision fait fi des besoins réels des établissements :
“Nos écoles devraient bénéficier de classes à effectifs réduits. Au lieu de cela, on continue à nous priver de moyens alors même que nos établissements cumulent les difficultés sociales.”
Jean Dernault, du SPEG, pointe quant à lui les problèmes de remplacement non résolus, notamment dans les matières comme l’anglais ou l’espagnol. Le syndicat demande un moratoire immédiat sur toutes les suppressions de postes.
Parents et enseignants main dans la main
Du côté des familles, la FAPEG tire également la sonnette d’alarme :
“Comment améliorer le niveau scolaire dans des classes de 34 élèves ?”, questionne un porte-parole. “Nous avons besoin de renfort, pas d’austérité.”
Le rectorat assure maintenir un bon encadrement
Face à la fronde, la rectrice Christine Gangloff-Ziegler maintient que le taux d’encadrement est en progression, même avec les suppressions annoncées. Elle dit “comprendre l’inquiétude”, mais affirme que les décisions sont prises en tenant compte des évolutions locales.
Une mobilisation unitaire lancée
Dans un communiqué de presse commun, les syndicats FSU, FO, SPEG, UNSA, CGTG et les fédérations FAPEG, FCPE annoncent le lancement d’une grande mobilisation :
Objectifs :
• Sensibiliser l’opinion publique
• Informer les parents d’élèves
• Interpeller les élus et les autorités
Ce que prévoit la suppression en chiffres
• 89 postes supprimés dans l’académie
• 22 dans le premier degré
• 67 dans le second degré
• 889 heures d’enseignement également supprimées au Lycée Agricole
• Des classes pouvant monter jusqu’à 34 élèves, selon les syndicats
Et maintenant ?
Les prochaines semaines s’annoncent décisives. Des actions locales sont prévues sur tout le territoire, et les organisations mobilisées invitent la population à se joindre au mouvement.
“C’est de l’avenir de nos enfants dont il est question”, conclut le communiqué.