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    Home » Hervé Toussay, gérant de La Tivolienne : « Plus on fabrique, et mieux on amortit nos charges et investissements »
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    Hervé Toussay, gérant de La Tivolienne : « Plus on fabrique, et mieux on amortit nos charges et investissements »

    novembre 10, 2020Aucun commentaire
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    Hasard des décisions politiques liées à la crise du Covid-19, nous avons échangé avec Hervé Toussay, le gérant* de l’entreprise La Tivolienne, à quelques heures de l’annonce par Emmanuel Macron de l’actuel ‘’reconfinement’’. Créée en 1940, la vaillante et emblématique octogénaire n’aura, en tout cas, nullement subi le premier confinement. Explications.


    ANTILLA : Comment La Tivolienne a-t-elle vécu sur le plan économique, le confinement de ces derniers mois ?

    Hervé TOUSSAY : Comme beaucoup d’entreprises industrielles du secteur agroalimentaire de Martinique, nous n’avons pas subi de pertes. Je dirais même que nous avons quelque part ‘’profité’’ de cette période.

    C’est-à-dire, plus précisément ?

    Les échos de mes collègues montrent bien qu’il n’y a pas eu de difficultés pour les industries agroalimentaires. Par exemple, LesOeufs Bonnaire ont réalisé +30% durant cette période de confinement, parce que les gens étaient chez eux donc faisaient plus la cuisine, des gâteaux, etc. Pour le café on en a aussi profité, parce qu’il y a eu moins d’importation. Il y a eu des problèmes de rotation de navires ;dès janvier il y avait des grèves sur les ports français, etc. Donc dès janvier, la ‘grande distribution’ a fait appel à la production locale. D’ailleurs nous demandons aujourd’hui aux distributeurs de signer une convention avec nous, pour mettre en avant nos produits. Il ne faut pas qu’on soit là uniquement en périodes difficiles ; il faut qu’en périodes normales ils fassent aussi appel à nous, comme ils l’ont fait en janvier dernier où les ports étaient en grève, où il y avait moins de produits frais – on se rappelle des rayons vides – mais aussi pour les produits secs : café, confitures, etc. Aujourd’hui la confiture la plus consommée en Martinique c’est la confiture de fraise… . En ce moment il n’y pas de cafés La Tivolienne dans les rayons, mais c’est parce que nous avons une panne mécanique, qui est en train d’être réglée.

    « Une progression du chiffre d’affaires comme on n’en a jamais eue sur les 5 dernières années »

    Avez-vous eu recours à des dispositifs d’aide et d’accompagnement mis en place à l’occasion du confinement des mois derniers ?

    On a simplement profité de la mise en chômage partiel d’un salarié –sur les 15 salarié.e.s que compte l’entreprise – parce qu’il était dans une boutique du centre-ville de Fort-de-France, qui avait fermé durant cette période de confinement. Et par précaution on a sollicité et bénéficié du Prêt Garanti par l’Etat (PGE) car on craignait qu’avec ces difficultés, nos clients tardent à nous payer.

    L’augmentation des ventes de La Tivolienne durant ce confinement a été vraiment significative ?

    On a un suivi comparatif du chiffre d’affaires, mois par mois, sur plusieurs années. Et en février, mars, avril et mai derniers, on a eu une progression du chiffre d’affaires comme on n’en a jamais eue sur les 5 dernières années, de l’ordre de 15 à 20%. Cela montre bien qu’il y a eu un appel à la production locale.

    Nous sommes très probablement à la veille d’un deuxième confinement, donc c’est peut-être de bon augure pour l’entreprise, non ?

    Là je viens de recevoir une annonce de notre transitaire, nous disant que si nous avons des commandes de matière première, de nous prendre suffisamment à l’avance car il faut compter 8 à 15 jours de retard, entre notre commande et le chargement du bateau. Et comme il faut ajouter 10 jours de transport, si je commande un conteneur le 1ernovembre je ne l’aurai pas avant le 30 novembre. Alors qu’en temps normal ça prend 15 jours.

    La matière première du café La Tivolienne vient de l’Hexagone ?

    Oui. Pour les confitures nous avons notre propre exploitation de goyaves, et nous prenons les bananes sur le marché local.

    Je m’attendais à un effectif plus nombreux que quinze salarié.e.s : c’est une réalité depuis longtemps ?

    En 2000 l’effectif était de 21 salarié.e.s. Mais en 2000 l’entreprise n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui : nous avons modernisé, toutes nos chaînes sont automatiques et on n’a pas procédé à des licenciements ; ces personnes sont parties à la retraite et on a réorganisé nos équipes. Notre chaîne de production de café, c’est 2 personnes  – on torréfie une tonne de café par jour -, c’est aussi 2 personnes pour notre chaîne de production de confitures, avec bien sûr des passages d’un poste à un autre. Et tout se passe sur le site où nous sommes, à Tivoli : on a 2 ateliers, un pour le café, l’autre pour la confiture. Et il y a le personnel commercial : une secrétaire commerciale et 3 chauffeurs commerciaux. Et nous faisons le merchandising nous-mêmes : on a quelqu’un qui, tous les jours, passe dans les rayons des hypermarchés pour y mettre nos produits. « Nous on est obligés de commander 300 sacs, pour rentabiliser le transport du café »

    Hormis la qualité intrinsèque de vos produits et cet appel récurrent de l’industrie martiniquaise à un « patriotisme économique » des consommateurs, comment faites-vous pour lutter contre la concurrence d’une importation, qui semble d’ailleurs de plus en plus présente dans les rayons des grandes surfaces ?

    Il y a en effet le goût du consommateur. Le père fondateur de La Tivolienne, Edouard Damase Levert, connaissait les habitudesalimentaires des martiniquais – épicé, salé etc. – et a donc créé la recette d’un café très fort. Et on est restés avec cette recette, on est allés au maximum de la torréfaction. Les cafés importés que nous recevons en Martinique, c’est généralement une seule variété ; nous c’est un mélange de trois variétés. D’ailleurs on dit généralement des torréfacteurs comme nous que nous sommes des ‘bonifieurs’ de café : on mélange les variétés, pour récupérer les qualités intrinsèques – amertume, arôme – de chacune d’elles. Ceci fait déjà une différence quant au goût du café. L’autre élément c’est que ces entreprisesimportatrices, compte tenu des volumes qu’elles traitent amortissent leurs équipements sur des quantités phénoménales puisqu’elles commercialisent à travers le monde. Ces entreprises ont donc des moyens d’amortir leurs coûts fixes qui sont beaucoup plus larges. Et l’on en revient à la demande de maintien de l’octroi de mer. Vous savez, à taille égale, un torréfacteur de l’Hexagone ne sera pas obligé de commander un conteneur de café : il fera venir, au fur et à mesure, les quantités dont il a besoin – 10, 20 ou 30 sacs – donc il n’aura pas de mobilisation de trésorerie comme nous en avons. Nous on est obligés de commander 300 sacs, pour rentabiliser le transport du café. Autre élément : j’ai cette panne actuellement, mais avec le décalage horaire il faut que je me lève à 3 heures du matin pour joindre le fournisseur de machines qui est en métropole, pour une panne que j’ai diagnostiquée la veille. Et ce fournisseur me rappellera dans l’après-midi, pour pouvoir commencer à régler mon problème (sourire), alors que mon concurrent de l’Hexagone le fera venir directement.

    Depuis quand subissez-vous cette panne ?

    Depuis plus d’un mois. Nous pouvons torréfier mais pas emballer. Le moteur de la machine est parti des Etats-Unis hier, donc j’espère qu’on l’aura avant la fin de la semaine.*

    « Le martiniquais qui goûtera l’un de ces cafés importés trouvera que bagay-la pa ni gou »

    Quelle est la fréquence de vos commandes de conteneurs ?

    Un conteneur par mois à peu près. Dans l’année on en ‘fait’ 9 ou 10.

    Et pour quel coût à chaque fois ?

    Un coût de 40.000 euros. Dans un conteneur vous avez 20 tonnes de café.

    La suite pour l’entreprise, c’est déjà de maintenir ce qui fait le succès de votre café, à savoir son goût ?

    C’est ça ; cette fameuse recette. Certains cafés importés sont bons mais sans plus (sourire). D’ailleurs la plupart des métropolitains qui vivent en Martinique ne boivent pas La Tivolienne parce qu’ils le trouvent trop fort. A l’inverse, le martiniquais qui goûtera l’un de ces cafés importés trouvera que bagay-la pa ni gou (rires). C’est vrai qu’on a du mal à vendre notre café en dehors de la Martinique, autrement qu’à des martiniquais vivant à l’étranger.

    Vous ne vendez pas en Guadeloupe ?

    Ah non pas en Guadeloupe, leurs cafés sont plus nombreux que nous (sourire) il y a 4 ou 5 marques différentes. Et quand vous allez dans un rayon ‘café’ en Guadeloupe, il y a d’abord les cafés guadeloupéens.

    Le secteur du café péyi est-il concurrentiel ?

    Il y a Réo, et plus récemment Ti’Kafé. Je préfère les avoir comme concurrents que les produits importés : en ce moment on n’a pas de LaTivolienne dans les rayons à cause de cette panne, mais les gens pourront acheter du Réo ou du Ti’Kafé. C’est une concurrence très saine. D’ailleurs il m’est arrivé de dépanner Réo quand eux sont tombés en panne. Nos anciennes machines sont celles qu’ils utilisent aujourd’hui (sourire).

    « Il faut nous permettre de produire pour les marques des distributeurs »

    Pour l’avenir, aimeriez-vous étoffer la gamme des cafés et confitures ? Peut-être créer de nouveaux produits ?

    Sur notre marché local, ce qu’il faut qu’on fasse – et que les distributeurs acceptent de faire – c’est de nous permettre de produire pour leurs marques. Par exemple, plutôt que Mr Parfait importe du café Leclerc des plateformes d’approvisionnement de cette enseigne, qu’est-ce qui l’empêche de nous demander de fabriquer pour la marque Leclerc ? Mr Fabre et Leader Price le font déjà : sur une autre entreprise que La Tivolienne, je fabrique des cafés pour cette marque. De toute façon ni Leader Price, ni Leclerc, ni Carrefour etc. n’a d’entreprises de torréfaction au niveau national : c’est forcément un torréfacteur national qui fabrique pour toutes ces enseignes-là.

    Vous en avez déjà parlé à ces décideurs ?

    Bien sûr, on est plusieurs à l’avoir fait, pas moi uniquement. Mais les enseignes nationales refusent ; il n’y a que Leader Price à l’avoir fait ici. Mais peut-être que cette crise du Covid fera que finalement ilsvont s’interroger. Parce que plus on fabrique, et mieux on amortit nos charges et investissements. On est alors capables de descendre nos prix.

                                                                 Propos recueillis par Mike Irasque

    *Hervé Toussay en est le gérant depuis l’année 2000.

    *entretien réalisé le 28-10-2020.

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