La commission de la pêche du Parlement européen avait inscrit hier à son ordre du jour un point sur l’aide au renouvellement des flottes de pêche dans les Régions ultrapériphériques. Deux ans après avoir autorisé la France à concrétiser ces aides, la Commission bloque toujours et les fonds tant attendus se font cruellement attendre, mettant en péril la survie même de la pêche ultramarine.
L’état des pêcheries ultramarines est désastreux, chaque jour nos pêcheurs mettent leur vie en jeu lorsqu’ils prennent la mer. Il y a urgence, le Commissaire Sinkevicius avait lui-même reconnu la vétusté des embarcations et les conditions de travail désastreuses auxquelles sont confrontés les pêcheurs réunionnais, lors d’un déplacement dans la région en novembre dernier.
Nous nous trouvons dans une situation ubuesque, qui est une impasse mortifère pour nos pêcheurs, car cela fait des années que le Parlement Européen a clairement exprimé la nécessité de débloquer des fonds pour renouveler la flotte dans les régions ultrapériphériques. Des années que la Commission autorise sur le papier ce type de soutien.
Les raisons environnementales invoquées par la Commission pour justifier de sa lenteur ne résistent pas à la réalité de ce dossier : pour la Réunion, on parle du renouvellement de trois navires qui sont autorisés à capturer 30 tonnes de thon par an, quand l’ensemble des thoniers senneurs européens peuvent en prélever 73 000 tonnes. Comment imaginer que cela menace les équilibres dans l’Océan indien ?
Pour Nora Mebarek, co-Présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique,
« cette question va bien au-delà de la simple sécurité en mer. Il s’agit également de garantir l’attractivité du métier, la pérennité des filières locales et l’autonomie alimentaire dans des régions fortement dépendantes aux importations. Et il s’agit tout autant de cohérence pour nos pêcheurs, qui constatent amèrement l’ironie de voir des fonds européens soutenir les flottes de leurs voisins des pays tiers, alors qu’eux se voient refuser ces mêmes ressources ».
« La Commission, gardienne des Traités doit assumer ses responsabilités et respecter ses engagements, en répondant urgemment aux besoins spécifiques des pêcheries ultramarines. Il en va de l’image de l’Europe en tant que protectrice de tous ses citoyens et de ses territoires » conclut l’eurodéputée.