Dimanche, la Maison pour tous est emplie de tee-shirts rouges, couleur du CCSM. Les militants se sont rassemblés à l’occasion de l’assemblée générale du comité. A l’ordre du jour, gestion de l’eau, prix du gaz et environnement.
“An lè la santé, sé sa la vie chè. An lè dlo a, sé sa la vi chè, an lè boutey gaz la, sé sa la vi chè. An lè, lé déchè, sé sa la vi chè.” C’est par ces mots que Roger Lanoix, président, a ouvert l’assemblée générale du Comité citoyen du sud de la Martinique. Il rappelle alors les combats de longue date dans lesquels le comité s’est engagé depuis des années. L’eau, l’agriculture, la pêche, les déchets et l’environnement entre autres seront évoqués en présence des maires de Sainte Luce, du Marin et de Rivière-Pilote, également membres du comité.

Le CCSM entend poursuivre sa lutte pour le tarif de l’eau. Une facture qu’ils estiment trop salée pour les Martiniquais. Pour ce faire, le comité propose la gratuité pour les huit premiers m3 d’eau pour l’ensemble des usagers du service public dans le territoire. Pourquoi ? « Parce que les premiers litres d’eau d’une journée sont indispensables à la vie. En conséquence, ils ne devraient pas être marchandisés. C’est un produit naturel d’une nécessité fondamentale », relate le rapport du comité. L’entretien des canalisations fait aussi partie des requêtes du CCSM qui gardera un œil sur le projet d’acteur unique de la gestion de l’eau. Pour mieux se faire entendre le CCSM va se mobiliser. En effet, l’association lance un appel à une mobilisation massive le 26 mai devant le siège d’Espace sud. « Nous accusons le je m’en foutisme des élus », lance le président du CCSM.
En ce dimanche matin, dans la Maison pour tous de Rivière-Pilote quartier Trois-Rivières, les applaudissements ponctuent chaque intervention. Vêtus de leur tee-shirt rouge flocké CCSM, les camarades écoutent attentivement les points à l’ordre du jour pour l’assemblée générale de l’association.
Autre ressource naturelle, autre cheval de bataille, le gaz. En absence de gaz de ville, c’est en bouteille que le gaz qui alimentera les cuisinières compatible. Le problème, c’est le prix de la bombonne de gaz. Le CCSM demande le gel du prix de la bouteille. « Nous avons interpellé le préfet et la CTM à ce sujet », affirme Roger Lanoix. Ce dernier indique d’ailleurs qu’en Martinique le gaz coûte plus cher qu’en Guadeloupe.
Parmi les thèmes évoqués, le réchauffement climatique dont la Martinique est à la fois victime et premier spectateur. Trait de côte, intensification des épisodes cycloniques ou encore sécheresse, le comité alerte sur ces phénomènes.
Le président du CCSM déplore le manque de cohésion et d’unité politique locale. « Si nos élus voulaient soulager la population sur le prix de l’eau et sur le bidon de gaz, ils auraient la possibilité de faire ces changements. Il y a une mauvaise volonté de la part des élus. Ils sont trop personnels, on ne va pas s’en sortir », regrette Roger Lanoix.
Laurianne Nomel