Parce que l’eau du robinet passionne ces trois géants que sont Suez‑Ondeo, Veolia (Lyonnaise des eaux, ex‑Vivendi) et la Saur, l’Assemblée nationale a installée mercredi la Commission d’enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences.
Cette commission a été créée à l’instigation du groupe La France Insoumise qui a usé de son droit de tirage pour l’imposer.
Le marché de la gestion de l’eau génère en France près de 25 milliards d’euros chaque année, partagés entre ces trois multinationales. Le groupe LFI, en demandant une telle enquête, veut démontrer que la gestion privée ouvre la voie à de multiples abus : absence de choix du prestataire de service, clauses abusives, surfacturation, coupures d’eau illégales…
Et sur le sujet, les Outre‑mer sont largement concernées. En Guyane, une personne sur cinq ne dispose pas de l’eau à domicile ou d’un point d’eau potable à proximité.
En Martinique et en Guadeloupe, les installations sont si vétustes que plus de 50 % de l’eau part dans les fuites et qu’en bien des endroits l’eau est polluée. 44 écoles guadeloupéennes avaient même été contraintes de fermer à la rentrée, par manque d’accès à l’eau.
Ces inégalités sont d’autant plus insupportables en période de pandémie : le lavage des mains est un geste barrière essentiel pour lutter contre la propagation du virus…
Si la commission d’enquête est présidée par la députée LFI Mathilde Panot, le rapporteur n’est autre que le Guadeloupéen LREM Olivier Serva. La commission devrait se réunir tous les jeudis pour procéder aux auditions et transports qu’elle jugera nécessaire.
FXG
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