L’organisation du pouvoir en France trouve sa réplique en Martinique selon la volonté massivement majoritaire de la population locale.
Ce Pouvoir centralisé en France, pour qu’il puisse s’exercer Outre–mer, a recours à ses services administratifs décentralisés par le biais d’organismes tels que la DEAL ( Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement), la DAAF (la Direction de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt), la DIECCTE, (la Direction des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi).
Sans omettre l’administration préfectorale qui représente le pouvoir. Ou encore Pôle emploi, la CCI (la Chambre de Commerce), l’IEDOM ( l’Institut d’Émission dès Départements d’Outre-mer) et les deux fers de lance de l’économie que sont l’aéroport et le port.
Cette structuration du territoire permet à la France d’exercer son pouvoir au-delà de l’hexagone, dans tous les domaines avec une visibilité exacte de ce qui se passe, notamment en matière économique, grâce à des outils performants tels que l’INSEE, la Douane et les Impôts.
Ce système représente la décentralisation du pouvoir en Outre-mer. Et tous ces organes cités ont peu (ou pas du tout) de rapports avec les hommes et femmes élus par la population concernée. De cette absence de lien découle le fait que le président de région ou des autres collectivités n’a aucun pouvoir d’organiser le territoire, de planifier sinon de gérer de façon marginale un peu de social d’accompagnement.
Sans aucun pouvoir de décision politique sur l’économique. Nous n’avons, par nos représentants élus aucun pouvoir sur ces organismes précités qu’ils soient d’un conseil départemental, régional, ou une collectivité unique.
Nous n’avons pas voix au chapitre sur le développement du pays, sur sa croissance, sur sa politique et sa stratégie planificatrice.
Le président du port ne contrôle pas véritablement le port qui appartient à l’État. Si l’État décide de privatiser l’aéroport qui peut légalement s’y
opposer ? Le Président de Conseil d’administration de l’hôpital ne dirige même pas cet hôpital. D’ailleurs les images du pauvre directeur dU CHUM subissant les vociférations du personnel soignant ont bien montré que ce personnel ne s’y trompe pas et sait auprès de qui demander satisfaction pour ses revendications.
Lés élus le savent bien eux-aussi, mais laissent perdurer l’illusion qu’ils contrôlent, et même qu’ils dirigent. Mais en fait ils ne contrôlent rien et dirigent encore moins…
Le pouvoir local relève du cosmétique, rien de concret.
Et il y a principalement une raison budgétaire,financière à cette situation
En effet la dépense annuelle par habitant de moins de 60 ans de la collectivité en charge politique de ce pays, la CTM est de 4000€ par individu ( 1M3€ : 266 000 : le budget primitif de la CTM divisé par le nombre de personnes de moins de 60 ans sur 376 004 habitants en 2021)
Alors que les dépenses budgétaires et fiscales de l’Etat (recensées dans le « document de politique
transversale » relatif à l’Outre-mer annexé au projet de loi de finances pour 2021) pour la Martinique s’élèvent à une moyenne de 10 000 € contre 7 100 € pour les dépenses en faveur du citoyen de l’hexagone.
Plus de la moitié de cet écart tenant aux compléments de rémunérations dont bénéficient les fonctionnaires en poste Outre-mer.
A ces dépenses budgétaires, il faut ajouter 2 200 € de dépenses fiscales spécifiques à l’Outre-mer, (taux de TVA inférieurs à ceux de la Métropole…) Ce qui fait un écart total de plus de 3 000 € entre les dépenses de l’Etat en faveur de l’Outre-mer et de la Métropole (soit plus de 40 %). Écart qui serait plus important si on retenait la population totale.
La mission budgétaire « Outre-mer » représente 1 200 euros par personne de moins de 60 ans s’ajoute à l’écart entre les dépenses budgétaires. Elle permet de financer des dispositifs spécifiques aux zones ultramarines, par exemple des aides à l’emploi.
C’est à Mayotte que les dépenses budgétaires de l’État sont les plus faibles (5 100 €) parmi les départements.
A noter également que les dotations allouées aux territoires qui ont opté pour un statut dépendant de l’article 74 de la Constitution, à besoins égaux à ceux des départements d’Outre-mer bénéficient de budgets réduits de moitié par rapport à la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane.
Un tel état de fait explique certainement le maintien du statu quo statutaire et peut-être la crainte de solliciter des habilitations dans des domaines relevant de la compétence de l’État. Ce qui m’a foi est d’une grande sagesse. Mais que nos élus dans leur praxis d’un pouvoir limité qui leur est imparti fassent preuve d’humilité et ne nourrissent pas le peuple d’illusions sur leurs véritables pouvoirs. Le peuple Martiniquais dûment consulté l’a ainsi voulu, appliquons donc enfin le principe de cohérence pour affronter notre quotidien.
Gérard Dorwling-Carter.
Un commentaire
Démonstration imparable. Mais il faut aller plus loin car non seulement les élus (quelque soit leur bord) racontent des sornettes aux Martiniquais mais ces derniers y croient ce qui fait que les mendiants arrogants dont parlaient Aimé CESIARE ont encore de beaux jours devant eux. C’est la raison pour laquelle l’avenir de notre Martinique est à inventer, y compris les efforts qui seront exigés de la part de nos compatriotes et ne peut s’inspirer de “modèles”, à supposer qu’ils existent!