SourceOrganisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
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Plus de 40 délégués du groupe de travail de la Commission des pêches pour l’Atlantique Centre-Ouest (WECAFC) se sont réunis virtuellement du 20 au 22 octobre avec un seul poisson en tête : les requins.
Les délégués de la WECAFC, issus des pays membres – Bahamas, Barbade, Belize, Colombie, Union européenne (organisation membre), Grenade, Honduras, Mexique, Nicaragua, Trinité-et-Tobago et États-Unis d’Amérique – et de neuf organisations partenaires ont pris part aux délibérations sur l’élaboration d’un plan d’action régional pour la conservation et la gestion des requins dans la zone WECAFC.
Il a été rapporté que plus d’un tiers des requins sont menacés d’extinction dans le monde et dans les eaux de la WECAFC, qui abritent 14% du nombre total d’espèces de requins, un nombre relativement plus important est menacé de manière disproportionnée.
Cette menace est due à la surpêche, les requins étant pêchés parfois en tant qu’espèces cibles, d’autres en tant que prises accessoires commercialisées ou utilisées localement comme nourriture, et parfois en tant que prises accessoires non désirées et rejetées. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la perte de biodiversité des océans, à la santé des écosystèmes aquatiques et à la durabilité des pêcheries pour les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le tourisme et l’économie globale des océans.
– Yvette Diei Ouadi, secrétaire de la WECAFC, a déclaré : “Cette situation est absolument inacceptable car elle est incompatible avec l’objectif de la WECAFC, qui est de promouvoir la conservation, la gestion et le développement efficaces des ressources marines vivantes dans sa zone de compétence. C’est la raison pour laquelle la Commission s’est fermement engagée dans des actions visant à inverser cette tendance, avec la création d’un groupe de travail conjoint soutenu par la COPACO, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), l’Organisation des pêches et de l’aquaculture d’Amérique centrale (OSPESCA), le groupe de travail du Mécanisme régional des pêches des Caraïbes (CRFM) et du Conseil de gestion des pêches des Caraïbes (CFMC), sous l’égide duquel est examiné le document de base du Plan d’action régional pour la conservation et la gestion des requins (RPOA), ainsi que le renforcement des liens de collaboration avec les principaux partenaires de la région”.
L’importance de la réunion et de ses résultats a été reconnue par tous les délégués, comme l’a souligné la délégation de Trinidad et Tobago, l’un des dix principaux pays pêcheurs de requins de la région. Des progrès significatifs ont été réalisés dans l’élaboration du plan d’action régional pour les requins, grâce à un examen complet et à la consolidation des informations disponibles sur les espèces respectives, l’état des stocks, les mesures de gestion et de conservation existantes, les plans d’action nationaux pour la conservation et la gestion des requins (PAN-requins), les catégories de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour les requins dans la région de la WECAFC, ainsi que les données et les informations relatives à l’écologie, à la pêche, au commerce et autres. Les discussions ont été enrichies par les contributions du
Secrétariat de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) concernant les mesures de conservation et de gestion existantes pour les espèces concernées et le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
De son côté, Camille Jean-Pierre Manel, Secrétaire exécutif de la CICTA, a déclaré : “La CICTA a été heureuse de participer activement à cet atelier grâce à la contribution du Secrétariat et de certains de nos experts en requins. Bien que des discussions soient en cours sur un cadre de coopération formel entre nos deux organisations, notre participation exprime la forte volonté de l’ICCAT de coopérer davantage avec le WECAFC. Nous appelons également les États de la région à adhérer à la convention de la CICTA et à améliorer le partage des données et l’engagement dans le processus de gestion, afin d’améliorer les connaissances sur les thonidés et les espèces/stocks apparentés et de contribuer à leur exploitation durable dans l’océan Atlantique”.
Pour aller de l’avant, un groupe de travail a été créé afin d’élaborer le plan d’action régional final. Sa mise en œuvre, en particulier dans les petits États insulaires en développement (PEID) des Caraïbes, où le requin fait partie intégrante du système alimentaire et des moyens de subsistance des pêcheurs locaux, devrait contribuer à renforcer la sécurité alimentaire dans cette région qui continue de souffrir du ralentissement économique dû à la pandémie de COVID, à améliorer les avantages économiques, sociaux et environnementaux d’une pêche au requin bien gérée.