Alors que s’ouvre la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, un sondage commandé par le ministère de la Transition écologique révèle un regard sans complaisance des Français sur l’état des mers et des océans. Derrière l’image de carte postale, une conscience aiguë des menaces et une attente forte d’actions concrètes.
Vacances, sable chaud, détente… Lorsqu’ils pensent à la mer ou à l’océan, les Français évoquent spontanément des images positives. C’est ce que montre une enquête Toluna – Harris Interactive menée les 14 et 15 mai 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 015 personnes. Pourtant, derrière ces représentations apaisantes se cache une préoccupation profonde : 78 % des Français se disent inquiets de l’état des mers et des océans, et seuls 23 % jugent leur état « bon ».
Cette enquête intervient à un moment crucial : la tenue de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3), co-présidée par la France et le Costa Rica. Pour le gouvernement français, cette mobilisation internationale doit être l’occasion de traduire l’inquiétude collective en engagements concrets.
Un lien intime avec la mer
L’attachement des Français à la mer est évident : 88 % des personnes interrogées se sont rendues au bord de la mer au moins une fois au cours des dix dernières années, souvent dès leur plus jeune âge (l’âge moyen du premier contact avec le littoral est de 8 ans). Dans l’imaginaire collectif, la mer évoque d’abord les vacances, le repos, le soleil, la plage, le calme.
Mais cette proximité ne voile pas la lucidité. Interrogés sur les menaces pesant sur les milieux marins, les Français dressent un constat alarmant.
Des menaces multiples et bien identifiées
Parmi les dangers les plus souvent cités :
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La pêche illégale (90 %),
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L’exploitation minière des fonds marins (89 %),
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L’exploitation gazière et pétrolière offshore (89 %),
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Le changement climatique (85 %),
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Les transports maritimes et les rejets issus des activités terrestres.
Même la pêche traditionnelle, pourtant profondément enracinée dans de nombreux territoires, est perçue comme une menace par 68 % des sondés. Cette lucidité est encore plus marquée chez les habitants des départements littoraux.
Une reconnaissance du rôle vital des océans
Loin d’être de simples étendues d’eau, les mers et les océans sont vus par les Français comme des acteurs majeurs de l’équilibre planétaire. Selon l’enquête :
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92 % estiment qu’ils jouent un rôle important dans la régulation du climat,
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90 % dans l’alimentation humaine,
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88 % dans la production d’oxygène,
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87 % dans la lutte contre le changement climatique.
Autrement dit, les Français ont conscience que protéger l’océan revient à protéger notre propre avenir.
Une attente claire vis-à-vis de l’État
Dans ce contexte, 62 % des personnes interrogées jugent prioritaire que la France prenne des initiatives fortes pour protéger les mers et les océans. Une attente particulièrement marquée chez les plus de 35 ans.
Pour près de la moitié des sondés, la France n’agit ni mieux ni moins bien que les autres grandes puissances. Un quart la juge même moins performante que ses homologues.
Face à ces résultats, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a réagi en affirmant :
« Cette enquête confirme l’existence d’un lien fort entre les Français et la mer. Je me réjouis qu’elle révèle aussi une prise de conscience collective de plus en plus aiguisée des menaces qui pèsent sur les milieux marins. […] La Conférence des Nations Unies pour l’Océan représente une opportunité historique de transformer cette préoccupation en engagements durables. »
Une conférence internationale sous haute attente
Lancée en juin 2025, la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3) entend renforcer la gouvernance mondiale des océans. Co-présidée par la France et le Costa Rica, elle rassemble gouvernements, entreprises, chercheurs et citoyens autour d’un objectif commun : traduire la prise de conscience mondiale en actions concrètes.
Le gouvernement français souhaite faire de ce rendez-vous un moment décisif. Protéger l’océan, c’est non seulement préserver la biodiversité, mais aussi répondre à l’urgence climatique, sécuriser les ressources alimentaires et garantir un avenir aux générations futures.
Enquête réalisée par Toluna – Harris Interactive du 14 au 15 mai 2025 pour le ministère de la Transition écologique, sur un échantillon représentatif de 1 015 personnes âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas.