Emmanuel Macron a présenté ses vœux pour l’année 2025 dans un contexte politique tendu, après une année 2024 marquée par de nombreux bouleversements.
Le président a admis que la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 avait “apporté davantage de divisions que de solutions” et engendré “plus d’instabilité que de sérénité”. Il a assumé pleinement la responsabilité de cette décision.Emmanuel Macron a exhorté les Français à faire de 2025 une année de “ressaisissement collectif” afin de rétablir “la stabilité” et de favoriser “les bons compromis” nécessaires à l’intérêt général.Il a annoncé son intention de consulter les citoyens sur des “sujets déterminants”, laissant envisager des référendums ou des conventions citoyennes pour trancher les grandes questions à venir. Le président a mis en avant plusieurs axes d’action prioritaires: Le pouvoir d’achat, pour soutenir les ménages face aux défis économiques. La Justice, avec une volonté de rendre le système plus équitable et accessible. S’agissant des conditions de travail, il a insisté sur l’amélioration de la vie de ceux qui “travaillent dur”. Il a évoqué la sécurité quotidienne, pour répondre aux attentes des citoyens en matière de protection. L’instruction, afin de renforcer l’éducation et les compétences des jeunes générations.
Enjeux internationaux et européens.
Le président a souhaité renforcer la souveraineté nationale, il a appelé à bâtir une “France plus forte et plus indépendante” pour faire face aux “dérèglements du monde”.
Le président a plaidé pour une Europe ambitieuse et proactive, notamment dans les domaines scientifique, technologique, industriel, agricole et énergétique.
Emmanuel Macron a placé 2025 sous le signe de “l’audace” et des “décisions majeures”. Se positionnant davantage comme un “garant” des institutions que comme un acteur quotidien du pouvoir, il a exprimé sa volonté de tourner la page des difficultés passées pour redynamiser son action politique, malgré un contexte institutionnel toujours délicat.
Les vœux du chef de l’État pour 2025 ont suscité de nombreuses réactions contrastées au sein de la classe politique française. La gauche s’est montrée particulièrement critique envers le discours du président. Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise, a déclaré qu’Emmanuel Macron était “acculé” et qu’il devait “partir”. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a également appelé à la démission du président.
Sandrine Rousseau, députée écologiste, a critiqué le manque de changement de cap du président et a demandé un référendum sur les retraites. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, a ironisé sur la découverte tardive de la démocratie par Macron.
À l’extrême droite, le Rassemblement national a réagi de manière mitigée. Julien Odoul, porte-parole du parti, a accusé Macron de se parler à lui-même, loin du peuple. Cependant, Aleksandar Nikolic, autre porte-parole du RN, a accueilli favorablement la possibilité de référendums, la qualifiant d’“occasion en or”.
Les membres du camp présidentiel ont salué l’intervention du président. Catherine Vautrin, ministre de la Santé, a loué l’“humilité” de Macron. Marc Fesneau, patron des députés Modem, a apprécié la “lucidité” du discours. Chez Les Républicains, Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains, a estimé que les vœux du président étaient “empreints d’humilité et de lucidité sur la situation”.
Le mea culpa de Macron sur la dissolution de l’Assemblée nationale a été largement commenté, tandis que l’annonce de possibles référendums ou conventions citoyennes en 2025 a suscité des réactions diverses, allant de l’enthousiasme à la méfiance.
L’opposition de gauche, on l’a vu reste très critique, appelant même à la démission du président, alors que l’extrême droite et la droite semblent plus ouvertes aux propositions de consultation populaire.
Le camp présidentiel a profité de l’occasion pour souligner l’humilité (nouvelle?) et la lucidité du discours de Macron.
Ces réactions reflètent les divisions politiques persistantes en France et les défis auxquels Macron sera confronté en 2025 pour tenter de rassembler un pays désuni. Pour parler simplement on dira que la France n’est pas sortie de l’auberge…
Gérard Dorwling-Carter