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    Home » L’image a définitivement supplanté l’écrit .(Publié le 20 oct.2020)
    Tribunes

    L’image a définitivement supplanté l’écrit .(Publié le 20 oct.2020)

    octobre 20, 2020Aucun commentaire
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    Voilà ce que nous apprend la pseudo-polémique Obono – Valeurs Actuelles
    par Didier Desrimais pour CAUSEUR

    Illustration : Après avoir porté plainte contre l’article du journal “Valeurs actuelles” devant la justice, Danièle Obono a rassemblé ses soutiens au Trocadéro samedi 5 septembre 2020 © Xeuhma / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    Quand ils ne twittent pas, politiques et citoyens regardent furtivement des dessins qu’ils prennent au premier degré


    La polémique autour du récit fictif d’une Mme Obono envoyée dans une Afrique historiquement avérée est tout à fait passionnante : elle montre qu’au delà de l’écrit, qu’au-dessus de la lecture subtile, c’est bien l’image (ici le dessin) qui a, pour le meilleur et pour le pire, remporté la victoire. Le monde du « visuel » écrase de sa superbe rigidité celui de l’écrit. Dans l’affaire Obono et Valeurs Actuelles (VA), il est intéressant de noter que presque rien n’a été dit du long texte illustré par quelques dessins (voir l’échange entre Élisabeth Lévy et Charlotte d’Ornellas sur rnr.tv). Rien n’a été dit, parce que, le plus souvent, ce texte n’a pas été lu. À l’ère du tweet, sept pages de journal c’est déjà une sorte d’Himalaya pour le lecteur moderne. Alors, le lecteur moderne regarde les images.

    Pour comprendre le dessin illustrant la fiction d’Harpalus, l’auteur du texte de VA, encore eût-il fallu lire la fiction en question. Auquel cas, et pour peu qu’honnêteté intellectuelle veuille encore dire quelque chose, tous les crieurs au scandale auraient immédiatement compris que l’image ne représentait pas Mme Obono enchaînée mais le double fictif d’une Mme Obono confrontée au racisme intra-africain et à l’esclavage historique que la réelle Mme Obono ne veut pas connaître, toute occupée qu’elle est à coller aux thèses décolonialistes et indigénistes de Houria Bouteldja et Françoise Vergès.

    Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du magazine "Valeurs actuelles" © Lionel BONAVENTURE / AFP

    Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du magazine « Valeurs actuelles » © Lionel BONAVENTURE / AFP

    Une “insulte à mes ancêtres”, pas moins…

    « Cette image est une insulte à mes ancêtres, ma famille et mon mouvement politique », twitte Danièle Obono. Ce genre de réflexions est surtout une insulte à l’intelligence puisque, répétons-le, cette image ne représente pas Mme Obono, députée de la République, et encore moins sa famille, et encore encore moins son mouvement politique, mais un personnage fictif qui découvre ce qu’a été réellement l’esclavage dans certaines contrées africaines. Le texte met d’ailleurs souvent en scène une « Danièle » qui vit les mille vicissitudes déshonorantes d’une vie d’esclave en cherchant à comprendre, en interrogeant, en s’étonnant d’entendre son geôlier reprendre quelques phrases de celui que d’aucuns, ici et maintenant, considèrent comme un grand humaniste du XIVe siècle, l’historien Ibn Khaldoun : « Les seuls peuples à accepter l’esclavage sont les nègres en raison d’un degré inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade animal. Quelques fois, ils se mangent entre eux. On ne peut les compter au nombre des humains. »

     

    Le texte, ironique et orienté, invite la réelle Mme Obono à reconsidérer sa lecture historique de l’esclavage en Afrique à travers son double fictif. Ce dernier découvre les marchés d’esclaves, les émasculations des jeunes Africains par les négriers arabes, les razzias de villages, la polygamie, les guerres tribales, l’histoire d’une partie du continent africain. Tout ce que la réelle Mme Obono a apparemment du mal à concevoir et à intégrer à son récit de l’esclavage, lequel ne rend compte que de l’esclavage pratiqué par les Européens.

    Les politiques ne lisent plus. Ils twittent

    Comme l’histoire réelle et complète de l’esclavage est par trop en défaveur du récit officialisé par Mme Taubira qui voulut que seul l’esclavage transatlantique soit reconnu comme un crime contre l’humanité ; comme la lecture des récits et des livres d’histoire sur l’esclavage aussi bien européen qu’arabo-musulman est non seulement rendue difficile mais est même découragée avec la plus extrême vigueur (voir la polémique à propos de l’ouvrage de Pétré-Grenouilleau Les traites négrières) ; comme seul l’homme blanc occidental a des comptes à rendre ; comme la tendance actuelle est à la repentance éternelle, au genou à terre, au mea culpa ; comme l’émotion l’emporte sur la réflexion, les pleurnicheries sur la raison, la folie culpabilisatrice sur la vérité… il n’a pas été difficile à Mme Obono de faire pleurer les pleureuses et de faire oublier, par la même occasion, toutes les fois où elle « niquait » la France, où elle n’a pas « pleuré Charlie », où elle défendait Dieudonné et sa « camarade » Houria Bouteldja, où elle ne voyait pas où était le problème à propos des stages en « non mixité » (c’est-à-dire sans blancs), où elle décrivait le nouveau premier ministre d’abord par sa couleur de peau, etc. Quelques-uns, parmi lesquels Gilles-William Goldnadel, rappellent ces réalités. D’autres, parmi lesquels les journalistes france-intéristes, les cachent du mieux qu’ils peuvent, ce qui n’est pas très difficile, et arrachent des « C’est abject » sans nuances à Madame Pécresse (Nicolas Demorand et Léa salamé sur France Inter).

    Les politiques français ne lisent plus. Ils twittent. Quand ils ne twittent pas, ils regardent furtivement des dessins, caricatures qu’ils prennent au premier degré. Ils se font une idée avec ça, qu’ils expriment entre deux sanglots. Les plus malins de nos contemporains, politiques ou délinquants, l’ont compris : le temps est à l’image, animée ou pas. Ils filment et se filment, instagrammisent leurs fausses révoltes, tribunes politiques mélenchoniennes ou incendies de voitures. Les plus naïfs, en l’occurrence les journalistes de VA, croient encore en la force d’un texte long illustré d’un dessin. Ils ont cru en l’intelligence des lecteurs, quels qu’ils soient, et au combat loyal des idées. Ils ont eu tort. Que cela leur serve de leçon : la prochaine fois qu’ils voudront contester les thèses d’un possible adversaire, qu’ils écrivent un texte très long, argumenté, précis, nuancé, sans image, ni dessin, ni photo. Qu’ils soient assurés alors que nulle polémique ne verra le jour, et qu’ainsi aucune « humoriste » sophiaramesque n’aura l’occasion de décrire le rédacteur en chef de VA comme un « gros facho réac […] secouant sa mèche aussi grasse que ses fausses excuses » (France Inter, le 31 août). Et s’ils veulent malgré tout mettre un dessin ? Alors, quelle que soit la teneur de l’article, qu’ils mettent celui d’un cœur dessiné à la façon des « emoticônes » : c’est très cucul la praline et ça marche à tous les coups. Car ce temps n’est pas seulement le temps de l’image, il est aussi celui de la politique guimauve, de l’émotion frelatée et du mimétisme pleurnichard. Mme Obono et ses amis nous ont servi une magnifique représentation lacrymale. Méfions-nous toutefois : ces larmes de crocodile sont celles de carnassiers féroces qui espèrent dévorer l’adversaire tout cru.

    Les traites négrières: Essai d’histoire globale

    Price: 13,50 €

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