Le problème actuel de la Martinique ne réside pas uniquement dans la crise de la vie chère, mais aussi dans le bashing orchestré par une presse nationale contre laquelle il devient impératif de se prémunir. Les articles publiés par Libération ont servi de catalyseur à une nouvelle effervescence sur les réseaux sociaux, exploitant une rhétorique complotiste qui sape le travail inlassable de ceux qui œuvrent à la construction d’un peuple uni et au renforcement du vivre-ensemble martiniquais. Ces efforts, menés avec persévérance au nom du développement et de la cohésion sociale, sont réduits à néant par une propagande sensationnaliste.
Cette presse hexagonale, obnubilée par le besoin de vendre à tout prix, le fait au détriment des Martiniquais. Derrière les clichés sur les békés et les oligopoles se dissimule une attaque plus insidieuse : celle des forces vives qui façonnent notre société. En se nourrissant des divisions qu’elle attise, cette presse fragilise notre cohésion sociale, avec un mépris palpable qui présume l’impuissance, la cécité et le mutisme des acteurs de ce territoire.
En amplifiant préjugés, stéréotypes réducteurs et discours incendiaires, elle devient le vecteur des théories du complot qui empoisonnent les esprits et menacent gravement l’équilibre social du pays. Ce travail de sape, déguisé en prétendue enquête journalistique, n’est surtout qu’une entreprise mercantile, une mise à feu soigneusement orchestrée pour accroître les ventes de leur production.
Face à ces attaques, nous attendons de ceux qui nous gouvernent une réponse rapide et efficace, une prise en compte sérieuse des accusations portées contre ceux qui sont publiquement cloués au pilori sur la base d’affirmations non établies. La multiplication de ces assertions sans fondement ne saurait forger une opinion éclairée. Nous ne pouvons pas informer nos lecteurs ni construire une pensée collective dans un climat de doute constant et d’incertitude croissante.
Car il ne faut pas se leurrer, après les békés, ces journalistes en quête de sujets racoleurs s’attaqueront à d’autres symboles de notre modèle social et économique:
- la prime de vie chère des fonctionnaires,
- l’octroi de mer,
- l’opposition aux zones franches envisagées pour l’outre-mer,
- l’émigration de nos frères et sœurs de la Caraïbe etc.
L’essentiel, pour eux, étant de vendre du papier.
C’est en cela que réside notre plus grande inquiétude.
Gérard Dorwling-Carter.