Depuis le 1er septembre, le Oui Pub entame une nouvelle étape. 11 collectivités territoriales ne reçoivent plus les imprimés publicitaires.
Le 23 septembre, une analyse des premiers effets de cette restriction sera menée par un comité de pilotage.
En 2025, après trois années d’expérimentation du dispositif, un rapport sera transmis au Parlement “afin d’évaluer l’impact de la mesure“, publie le site Service public. “Si la conclusion est favorable au dispositif, le Oui Pub sera généralisé au niveau national.”
Mediapost rappelle tout de même que l’échantillon servant à évaluer les effets du Oui Pub représente “moins de 3 % de la population française“.
Les imprimeurs, victimes du cliché de pollueurs
Le site Service public rappelle la finalité de l’autocollant Oui Pub : “répondre à la sensibilité croissante des citoyens aux enjeux de réduction du gaspillage et permettre aux collectivités de réduire leurs charges liées à la collecte et au traitement des déchets”.
Cependant, les habitants concernés par ce dispositif mesurent-ils les conséquences possibles sur l’avenir économique des filières bois, papier, graphique et recyclage ?
On peut également craindre que la communication dédiée au Oui Pub ne fasse passer les imprimeurs pour des pollueurs. Une image à l’opposé des efforts de la filière engagée depuis longtemps pour réduire son impact environnemental grâce, par exemple, au retraitement des déchets, à l’approvisionnement en papiers PEFC/FSC ou aux machines plus économes en matières.
L’objectif écologique du Oui Pub controversé
Comme le rapportait déjà l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en février 2021 dans une synthèse d’étude Oui à la pub, auprès des différentes parties prenantes, des doutes s’expriment sur l’intérêt environnemental de ce projet. Le remplacement du papier par une solution alternative et digitale ne fait pas l’unanimité : “La forêt est l’entreprise la plus durable et propre que je connaisse ! Ce qui n’est pas le cas du digital” ; “Remplacer un imprimé publicitaire par une pub digitale ne permet pas de rencontrer la même audience ni de toucher la même cible : c’est un raccourci de penser que le digital va remplacer la pub papier” ; “90 % des mails ne sont pas ouverts : le digital reste moins efficace que le prospectus classique.”
Les dates clés du Oui Pub
Les différentes actions pour la mise en place d’un système de diffusion plus réglementé pour les imprimés publicitaires s’échelonnent ainsi :
- 2004 : création du dispositif Stop Pub par le ministère de l’Environnement.
- de 2004 à 2008 : diffusion de 9 millions d’autocollants par les collectivités, émis par le ministère.
- 2011 : mise en place d’une boîte à outils Stop Pub par l’Ademe pour accompagner les collectivités dans le développement de ce dispositif sur leur territoire.
- 2019 : d’après l’Ademe, “plus de 894 000 tonnes d’imprimés publicitaires non sollicités ont été distribuées, dont une part significative jetée sans être lue.”
- 1er mai 2022 : lancement de la première phase de l’expérimentation du dispositif Oui Pub. 14 collectivités territoriales (indépendantes ou regroupées), sélectionnées sur une base de volontariat, participent au projet. Pendant quatre mois, habitants et entreprises de ces territoires reçoivent les informations relatives au Oui Pub, ainsi que l’autocollant officiel.
- 1er septembre 2022 : lancement de la deuxième phase de l’expérimentation pour 11 collectivités. Le vote du programme de prévention des déchets ménagers des trois autres territoires reporte la phase d’information au 1er décembre 2022 et la phase de restriction de distribution au 1er février 2023.
- 23 septembre 2022 : analyse de la situation suite au démarrage du processus de limitation de diffusion.
- 2025 : présentation au Parlement d’un rapport de l’expérimentation Oui Pub pouvant potentiellement donner suite à une généralisation sur le plan national.