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    Home » Pensions de famille en Martinique : un logement stable pour ceux qui n’en ont plus
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    Pensions de famille en Martinique : un logement stable pour ceux qui n’en ont plus

    mai 21, 2025Aucun commentaire
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    “Donner un toit à ceux qui n’en ont plus, et du lien à ceux que la vie a isolés : c’est tout le sens des pensions de famille en Martinique.”

    Hier, lundi 19 mai 2025, a eu lieu une conférence sur le thème  « Enjeux et modalités de développement des pensions de famille en Martinique ». Elle était organisée conjointement par la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), l’Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO), et la Préfecture de la Martinique, dans le cadre de la Semaine nationale des pensions de famille.

    Arnaud de Broca, délégué général de l’unafo ( union professionnelle du logement accompagné)

    L’objectif était de faire le point sur un sujet très concret : comment permettre à des personnes isolées, en grande précarité, d’accéder à un logement stable et digne en Martinique. Ce dispositif, ce sont les pensions de famille. Peu connues du grand public, elles offrent à des personnes seules, souvent fragilisées par la vie, un logement durable, dans un lieu calme, avec de l’accompagnement. Depuis 2018, 234 places ont été ouvertes sur l’île. L’objectif est désormais d’en créer 90 de plus d’ici 2027, tout en réorganisant et renforçant l’existant.

    DES SITUATIONS HUMAINES TRÈS COMPLIQUÉES

    Jolya Chenneberg, chef du département accueil, parcours, logement et protection juridique des majeurs à la Deets

    Ceux qui vivent en pension de famille sont souvent des personnes seules, fatiguées, qui ont connu la rue, la maladie, la dépression ou les addictions. Certains ont perdu leur logement à cause de problèmes familiaux ou de revenus trop faibles. D’autres ont été hébergés longtemps en centre d’urgence ou en hôpital psychiatrique. Ils n’ont pas besoin d’un suivi médical lourd, mais ne peuvent pas non plus vivre seuls, sans aide. Ils ont besoin d’un endroit où se poser, reprendre confiance, reprendre goût à la vie. La Martinique compte aujourd’hui plus de 44 000 ménages sous le seuil de pauvreté, soit 1 personne sur 4. Et les services sociaux recensent environ 1 400 demandes d’hébergement par an. Les pensions de famille répondent donc à un besoin réel : celui d’un logement durable avec accompagnement, pas d’un hébergement temporaire. C’est une solution humaine, stable et adaptée.

    UN TRAVAIL DÉJÀ ENTAMÉ, MAIS BEAUCOUP RESTE À FAIRE

    En 4 ans, la Martinique a ouvert 234 places, réparties en pensions de famille classiques (aussi appelées maisons relais) et en résidences accueil pour les personnes souffrant de troubles psychiques. Ces lieux sont gérés au quotidien par 4 associations locales expérimentées : Allô Héberge-Moi, l’ACISE, la Myriam et l’ALEFPA. Elles font un travail difficile et précieux, en lien direct avec les résidents. Chaque lieu accueille entre 20 et 25 personnes. Un ou deux hôtes (souvent des travailleurs sociaux) sont présents en journée pour aider dans les démarches, organiser des repas collectifs, écouter, orienter. Les logements sont privés mais avec des espaces communs. C’est un endroit pour vivre chez soi sans être seul. Mais la répartition est inégale : la plupart des pensions sont situées dans la CACEM (centre), alors que les besoins existent partout sur l’île, y compris dans le Sud et le Nord. Il faut aussi reconstruire ou rénover certaines structures qui ne répondent pas aux normes ou sont dispersées. Aujourd’hui, plus de 170 places sont dans des bâtiments privés, ce qui empêche les résidents de bénéficier de l’aide au logement appelée APL foyer. Depuis 2023, cette aide est pourtant accessible en Martinique, et elle change tout : elle permet aux résidents de payer une petite redevance, tout en gardant un reste à vivre suffisant.

    Pierre Marc Navales, chargé de mission à l’unafo

    UN APPEL À TOUS LES ACTEURS : COLLECTIVITÉS, BAILLEURS, MAIRES

    Étienne Desplanques, Préfet

    L’État finance à la fois l’investissement (construction ou rénovation) et le fonctionnement (salaires, animation, entretien). Mais les projets ne peuvent aboutir qu’avec le soutien des bailleurs sociaux et des maires. Les logements doivent être construits sur du terrain public ou des bâtiments réhabilités, sinon les aides ne peuvent pas être débloquées. Le préfet Étienne Desplanques l’a rappelé :

    « Il faut embarquer les maires dès le départ. On ne fait pas une pension de famille contre un maire. »

    C’est pourquoi les services de l’État travaillent activement pour convaincre, accompagner, débloquer les projets. Johanne Louis, de la DEETS, a souligné qu’il ne suffit pas de créer 90 nouvelles places : il faut aussi restructurer les 234 existantes, pour les rendre plus efficaces et plus justes sur le territoire. Les bailleurs sociaux, eux aussi, ont tout intérêt à participer.

    Johannes Louis, inspectrice de l’action sanitaire et sociale en charge de l’hébergement, du logement adapté et de l’asile à la Deets

    Les pensions de famille sont des opérations de petite taille, faciles à construire, peu coûteuses, et comptabilisées dans les quotas de logements sociaux (SRU). Enfin, accueillir une pension de famille, c’est aussi créer de l’emploi local, faire vivre des commerces de proximité, et surtout répondre à une demande de solidarité et de justice sociale. Ce n’est pas « faire venir la misère », comme certains le craignent. C’est au contraire offrir une vraie solution à ceux qui vivent déjà parmi nous et qui ne trouvent pas leur place.

    Le préfet a tenu à rappeler l’engagement total de l’État pour faire avancer ce dossier. À ses yeux, les pensions de famille ne sont pas seulement un outil social, mais un marqueur de solidarité concrète. Elles doivent être pensées dès le départ avec les maires, en lien avec les bailleurs sociaux et les associations de terrain. Il insiste : l’État met les moyens, mais ne peut agir seul. Pour lui, c’est un travail collectif, exigeant, mais réalisable. Il appelle à sortir des idées reçues sur ces structures souvent mal comprises, à visiter les lieux existants pour se faire une idée réelle, et surtout à agir maintenant, tant que les financements sont disponibles. Sa ligne est claire : accompagner chaque projet sérieusement, au plus près des réalités locales, pour créer des lieux de vie stables et dignes pour les plus vulnérables.


    QUESTIONS / RÉPONSES DU PUBLIC

    « Les meilleures ambassadrices des pensions de famille, ce sont les personnes qui y vivent. Leur parcours, leurs progrès, leur stabilité retrouvée parlent pour elles. Ce sont elles qui montrent que ce modèle fonctionne, qu’il est digne, humain, et utile. »

    Dominique Édouard Lagier (ACISE Martinique)

    « Comment convaincre les maires et la population d’accepter des pensions de famille sur leur commune ? »

    Réponse :
    Ce problème de réticence existe partout, en Martinique comme ailleurs. Les élus et les riverains ont souvent peur de ce qu’ils ne connaissent pas. La meilleure façon de les convaincre est de leur faire visiter une pension de famille déjà en fonctionnement. Très souvent, après une visite, les élus changent de regard. Les structures sont calmes, bien intégrées, les résidents sont accompagnés, et il n’y a pas de troubles à l’ordre public. La résistance disparaît dans 90 % des cas une fois la pension installée. Il faut aussi organiser des réunions avec les riverains en amont, prendre le temps d’expliquer, et montrer que les pensions ne sont pas des ghettos sociaux, mais des lieux de réinsertion humaine et encadrée.

    Exemple d’expérience réussie – Le Lorrain

    Une pension de famille a été créée dans d’anciens logements d’instituteurs vacants. Au départ, le voisinage était inquiet. Il a fallu rencontrer les habitants, les écouter, expliquer le projet, rassurer sur le profil des futurs résidents. Aujourd’hui, après 5 ans, la pension est complètement intégrée, les voisins échangent, certains participent aux animations. Ce qui prouve que les peurs tombent avec le temps et la transparence.

    Taille et configuration des logements : y a-t-il des normes précises ?

    Les logements doivent permettre une vraie autonomie : studio individuel avec cuisine, salle d’eau, accès à des espaces collectifs. En Martinique, on privilégie des surfaces de 25 à 30 m², pour assurer confort et ventilation naturelle. Les pensions comptent en général 20 à 25 logements. En dessous de 10, ce n’est pas viable économiquement. Il est aussi important de prévoir la sobriété énergétique, car les charges (eau, électricité) sont incluses dans la redevance des résidents.

    Peut-on rénover un bâtiment privé ou communal pour en faire une pension de famille ?
    Oui, mais l’idéal est que le projet soit porté par un bailleur social. Cela permet aux résidents de bénéficier de l’APL foyer. S’il s’agit d’un bâtiment communal, la mairie peut le vendre ou le mettre à disposition via un bail emphytéotique (par exemple sur 40 ans), ce qui reste compatible avec les financements publics. Le montage est alors réalisé avec un bailleur et un gestionnaire, qui garantissent la stabilité de l’opération.

    Qui accompagne les résidents ?

    En Martinique, les pensions de famille sont gérées par des équipes pluridisciplinaires : travailleurs sociaux diplômés, assistants sociaux, psychologues, éducateurs, animateurs. Le référent principal est toujours un professionnel qualifié. Il ne s’agit pas seulement de « surveiller » ou d’« animer », mais bien de construire un accompagnement adapté, humain, et régulier. L’objectif est que chacun reprenne sa vie en main à son rythme.

    D’où viennent les personnes accueillies ?

    Elles sont orientées par le SIAO, le 115, ou les centres d’hébergement d’urgence (CHRS). Une commission d’admission évalue chaque candidature avec un psychologue, un travailleur social, un éducateur. Le but est de s’assurer que la personne est en capacité de vivre en autonomie dans un logement, tout en acceptant le cadre collectif.


    EN QUELQUES MOTS…

    Qui peut être accueilli en pension de famille ?
    Toute personne isolée, sans solution de logement stable, et qui ne peut pas vivre seule sans un minimum d’accompagnement. Cela peut concerner des personnes qui ont vécu dans la rue, qui sortent de centres d’hébergement, ou encore qui souffrent de troubles psychiques légers, stabilisés. Il n’y a pas de condition d’âge, mais les publics accueillis sont souvent des adultes de plus de 40 ans, parfois plus âgés.

    Une pension de famille, est-ce comme un foyer ou une maison de retraite ?
    Non. C’est un vrai logement, pas un centre médical ni un lieu d’hébergement d’urgence. Chacun a son propre studio, avec cuisine et salle de bain. Les résidents vivent de manière autonome, mais ils peuvent participer à des activités collectives s’ils le souhaitent. Il y a un ou deux professionnels présents chaque jour pour les accompagner.

    Combien coûte un logement en pension de famille pour la personne accueillie ?
    Les résidents paient une redevance mensuelle, mais celle-ci est largement couverte par l’aide au logement appelée APL foyer. Depuis 2023, cette aide est accessible en Martinique. Elle permet aux résidents de ne payer qu’une petite partie du coût du logement, et de garder un reste à vivre suffisant pour leurs besoins essentiels.

    Peut-on être expulsé d’une pension de famille ?
    Non, sauf cas très exceptionnels. Ce n’est pas un hébergement temporaire. C’est un logement pérenne. Tant que le contrat est respecté (comme un bail classique) et que les règles de vie en communauté sont suivies, la personne peut rester autant qu’elle le souhaite, parfois jusqu’à la fin de sa vie.

    Où sont situées les pensions de famille en Martinique ?
    Aujourd’hui, la majorité est située dans les communes de Fort-de-France, Schœlcher, Le Lorrain, Sainte-Marie, Le Vauclin, Le Robert et Ajoupa-Bouillon. Mais il y a un besoin urgent de les développer dans d’autres communes du Nord et du Sud pour que les personnes puissent rester proches de leur lieu de vie habituel.

    Pourquoi les communes et les bailleurs sociaux sont-ils sollicités ?
    Parce que sans leur participation, aucun projet ne peut démarrer. Les communes doivent accepter d’accueillir ces structures, souvent en mettant à disposition un terrain ou un bâtiment à rénover. Les bailleurs sociaux sont indispensables car ils permettent aux logements d’être éligibles aux aides (APL foyer) et savent construire à moindre coût. L’État, lui, finance une grande partie du projet et assure l’accompagnement.

     

    Est-ce que les pensions de famille créent des nuisances pour les riverains ?
    Non. Ce sont des lieux calmes, intégrés dans les quartiers, souvent méconnus même de leurs voisins. Il ne s’agit pas de structures surpeuplées, mais de petits ensembles de 20 à 25 logements. Les résidents sont accompagnés, et les structures sont gérées avec professionnalisme. Au contraire, elles participent souvent à la vie de quartier.

     

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