Et même “une punition” pour les territoires ultramarins après leur rattachement au ministère de l’Intérieur.
Le ministère des Outre-mer était un ministère d’État avec le général de Gaulle. “On s’est tous battus pendant des années pour obtenir un ministère de plein exercice participant au Conseil des ministres.”
Mais ça prend l’allure d’une sanction punitive, après la raclée électorale infligée au premier et au deuxième tour.
Reléguer le ministère à un ministre délégué, cela veut dire que c’est d’abord l’ordre qui va prévaloir et pour le reste, on avisera.
Finalement, ce n’est plus le développement, ce n’est plus l’égalité, ce n’est plus l’écoute. C’est d’abord l’ordre.
Dire que l’on va dépendre du ministère de l’intérieur, cela veut dire que l’on va nous envoyer le GIGN ou le RAID au moindre mouvement social. Chaque mouvement sera d’abord traité
Le signal envoyé est très très mauvais. Le président n’a pas tiré les leçons de l’électrochoc électoral et en guise de réponse, il nous fait dépendre du ministère de l’Intérieur qui est celui de la sécurité et de l’ordre d’abord.
Cela veut-il dire que l’on met de côté tous les autres problèmes comme la santé, le pouvoir d’achat, l’éducation ?
C’est le premier signal que retiennent les ultramarins. En guise de réponse à un désaveu cinglant, vous êtes réintégrés au sein du ministère de l’Intérieur.
Ainsi, on revient au statu quo ante, avec probablement une sorte de mépris affiché.
Au sujet de l’ancien préfet Jean-François Carenco en tant que ministre délégué des Outre-mer ?
Jean-François Carenco a été préfet de la Guadeloupe, il a entretenu de très bons rapports avec les uns et les autres. Il a su entretenir le dialogue. Même lorsqu’il était président de la Commission de régulation de l’énergie, il a gardé des rapports avec les Outre-mer. Il connaît les problématiques, il connaît les hommes, il connaît les dossiers, il connaît les territoires. Il a été aussi préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon. Donc là, il n’y a pas de souci sur l’homme, il sera bien accueilli. Personne ne peut contester sa qualité et son expérience.
Mais, lorsque vous êtes ministre des Outre-mer, si vous n’avez pas l’oreille du président de la République et du Premier ministre vous pouvez être un ministre “rabougri”.
Si Monsieur Darmanin fait tout et arbitre en dernière instance, quelles que soient les qualités intrinsèques de Jean-François Carenco, on risque d’avoir quelques soucis, en termes de marges de manœuvre, en termes de rattrapage budgétaire et financier, en termes de considération accordée à ces territoires éloignés. Il est certain que ce n’est pas un bon signal