Que le Parlement vote la retraite à 64 ans ou que le Président soit obligé de céder, toutes les options choisies par le gouvernement auront un goût de défaite.
Le Président estimait pouvoir faire passer la réforme avec assez d’amendements de la majorité et des oppositions, lors de la discussion parlementaire, pour que l’impression d’injustice qui prévaut dans le pays s’efface. Mais ce faisant, si la mesure d’âge imposée par le projet de loi est maintenue, rien, aucune compensation ni dérogation suite aux débats parlementaires ne pourra calmer la colère populaire.
Si le gouvernement espère le vote de la loi telle que projetée, donc le passage en force, quoique consacré par les représentants du peuple, ce choix laissera une impression tout à fait négative à la population.
La voie de la sagesse aurait pu être le retrait du texte quand il était encore temps, dans le doute de pouvoir réunir une majorité sur le projet de réforme, compte tenu de la mobilisation générale.
Certes, le risque aurait été de provoquer une crise politique dans la majorité, dont Emmanuel Macron tenu pour responsable.
Mais, pour n’avoir pas fait ce choix de la sagesse, pour n’avoir pas vraiment négocié tous les aspects de la réforme, Emmanuel Macron est en train de se placer dans une voie sans issue qui handicapera nécessairement la suite de son mandat présidentiel. Le jeu en valait-il la chandelle ?
Gérard Dorwling-Carter