Au salon de l’agriculture, la Martinique a brillé avec ses marques emblématiques offrant une expérience gustative exceptionnelle. Entre innovations et débats, l’événement a été le reflet de la diversité des expériences des entreprises locales. Si certaines ont saisi l’opportunité pour séduire de nouveaux clients, d’autres, ont fait face à des défis financiers remettant en question leur participation future.

Parmi la multitude de stands ultramarins qui ont illuminé le salon de l’agriculture cette année, la Martinique a fièrement pris sa place. Sous les projecteurs, plusieurs marques emblématiques de l’île ont captivé les visiteurs, offrant une expérience gustative exceptionnelle. Pour de nombreuses marques ultramarines, la participation au salon de l’agriculture était une opportunité stratégique pour se faire connaître et dévoiler leurs spécificités uniques. En mettant en avant leur originalité, ces marques ont su captiver l’attention des visiteurs, offrant une véritable vitrine pour les saveurs et le savoir-faire particuliers de leurs territoires respectifs.

En quête d’innovation

Philippe Vourch, directeur de Denel Royal
Philippe Vourch, directeur de Denel Royal

“L’idée en venant ici, ce n’est pas absolument pas de chercher à gagner de l’argent, vu les moyens que nous avons dû mettre pour venir jusqu’ici,” témoigne Philippe Vourch, directeur du groupe “Denel”, détenant la marque de jus et confiture “Royal”, présente au salon. “Nous cherchons un équilibre au terme du salon, mais surtout, nous sommes ici pour accroître la visibilité de notre marque et affirmer notre rôle en tant qu’entreprise emblématique de la Martinique. Face à la CMT et à la chambre d’agriculture présents, c’est l’opportunité de montrer que la Martinique ne se résume pas qu’au rhum, mais également à des produits comme les confitures et les jus.” Chaque année, le salon représente une opportunité unique pour les entreprises locales de la Martinique d’attirer l’attention des visiteurs et potentiels touristes en quête d’authenticité et de saveurs exotiques.

Janine Ozier-Lafontaine, responsable de Cœur des îles
Janine Ozier-Lafontaine, responsable de Cœur des îles

Alors que les entreprises d’Outre-Mer se distinguent par leurs innovations et leur originalité, les entreprises martiniquaises démontrent également leur capacité à marquer le coup au salon de l’agriculture, en proposant des produits uniques et créatifs. C’était le cas de “Coeur des îles”, marque de chocolat existant en Martinique depuis plus de 8 ans. ” Cette année, nous avons dévoilé avec fierté notre dernière nouveauté : la liqueur de chocolat,” présente Jeannine Ozier-Lafontaine, responsable de la marque. “Pour “Coeur des Îles”, anticiper les besoins des clients et explorer de nouveaux horizons gustatifs sont au cœur de notre démarche. Nous souhaitons ainsi montrer notre engagement continu à comprendre et satisfaire les attentes changeantes des consommateurs.”

Ulysse Mudard, ancien président de la FDSEA de Martinique
Ulysse Mudard, ancien président de la FDSEA de Martinique

Au-delà de la mise en lumière des marques, le salon de l’agriculture a été une occasion propice au partage et à la discussion autour des défis auxquels font face des filières fragilisées, à l’instar de la banane. Ulysse Mudard, producteur de bananes et ancien président de la FDSEA de Martinique était présent, pour sensibiliser le public venus découvrir le stand de la banane antillaise, à propos de ce sujet. “Ce qui m’a réconforté, c’est de constater que peu de visiteurs se sont attardés sur les questions récurrentes liées à l’histoire du chlordécone lors de leur passage au stand de la banane. Cela démontre qu’il existe des préoccupations plus constructives et que des producteurs engagés sont prêts à œuvrer pour des avancées significatives dans notre filière.” Comme de nombreux secteurs, la banane a subi les contraintes des normes européennes, infligeant des défis supplémentaires à une filière déjà éprouvée. Avec les récentes annonces gouvernementales, l’espoir naît que des solutions concrètes seront apportées pour alléger le fardeau pesant sur cette industrie.

Une bonne expérience, pas forcément pour tout le monde

Jordan Delamotte, co-fondateur de la Conserverie Creole
Jordan Delamotte, co-fondateur de la Conserverie Creole

Si pour plusieurs marques, le salon est une opportunité de séduire de nouveaux clients et d’accroître leur visibilité, pour d’autres, c’est une autre histoire. Pour “La Conserverie Créole”, la participation au salon de l’agriculture a été un défi financier. Sans aucune aide et venus de leur propre chef, l’équipe a investi considérablement pour être présente. Malgré une visibilité appréciable et une affluence notable, la rentabilité demeure une préoccupation. “C’est notre première expérience sur le salon de l’agriculture, mais nous avons déjà participé à la Foire de Paris trois à quatre fois,” explique Jordan Delamotte, co-fondateur. “Je constate clairement que le panier moyen est bien plus bas ici que lors d’événements tels que la Foire de Paris ou le Salon du Made in France.” Les difficultés financières rencontrées lors de cette première expérience au salon de l’agriculture aura plongé les responsables de l’établissement dans le doute quant à sa participation future, incitant une réflexion approfondie sur les ajustements nécessaires pour concilier visibilité et rentabilité.

Thibaut Charles

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