Un rapport sénatorial alerte sur le vieillissement rapide de la population ultramarine et le manque de structures d’accueil adaptées. Face à l’exode des jeunes et à la difficulté de maintenir la solidarité familiale, les sénateurs recommandent de développer les Ehpad et de les rendre plus accessibles. Des mesures pour diversifier l’offre de prise en charge et réduire les coûts sont jugées indispensables.
Face au vieillissement rapide de la population ultramarine, un rapport sénatorial propose de développer les structures d’accueil pour les personnes âgées dépendantes, notamment les Ehpad. Dans beaucoup de territoires, la tradition familiale veut que les aînés soient pris en charge à domicile. Mais l’exode des jeunes vers l’Hexagone et la hausse du nombre de personnes âgées rendent cette solidarité difficile à maintenir. Le rapport met en lumière la nécessité de repenser la prise en charge des aînés.
Un risque de déséquilibre social
En Outre-mer, les établissements pour personnes âgées, peu nombreux, souffrent d’un manque de fréquentation dû à leur coût élevé et à une culture de la solidarité familiale. En Guadeloupe, par exemple, une journée en Ehpad coûte en moyenne 106 euros, un montant difficile à supporter pour de nombreuses familles. Or, le vieillissement de la population aux Antilles, conjugué au départ massif des jeunes, menace de créer un déséquilibre social majeur. D’ici 2030, le nombre de Guadeloupéens de 75 ans et plus devrait augmenter de 50 %, rendant la prise en charge familiale de plus en plus complexe.
Pour éviter cette crise sociale, le rapport suggère de diversifier les modes d’hébergement, de rendre les Ehpad plus attractifs, de former du personnel soignant localement et de diminuer le reste à charge pour les familles. Malgré des financements déjà prévus par le gouvernement, une meilleure utilisation des fonds et une collaboration renforcée entre collectivités et Agences Régionales de Santé (ARS) sont indispensables pour répondre aux enjeux du vieillissement dans les Outre-mer.
Thibaut Charles