C’est au « Campus Caraïbéen des Arts » que le Club Presse Martinique a récemment organisé un débat sur un thème sensible : « Le mariage homosexuel : Mythes et réalités ». A la table, trois intervenants : le sociologue Olivier Pulvar, le représentant du collectif « Lesbiennes, Gay, Bisexuel(le)s et Transgenres » (LGBT) de Martinique, Fred Cronard, et le maire du Vauclin, Raymond Occolier. La soirée allait-elle cliver (davantage) partisans et opposants ? Morceaux choisis.
Olivier Pulvar proposa à la réflexion collective, la question de savoir si l’homosexualité avait une dimension « exogène à la Martinique ». Etait-elle, jusqu’à ces dernières années, étrangère à notre société ? Est-elle apparue à une période donnée ? « Est-elle arrivée par avion ou par bateau ? », lança-t-il avec ironie. Pour le sociologue, « il s’agit de réparer quelque part une citoyenneté inachevée. » Un groupe, minoritaire, veut être « reconnu dans ses droits » ; des personnes tiennent à « institutionnaliser un fait », expliqua-t-il. Et l’universitaire de s’interroger : « Je ne suis pas sûr que c’est l’officialisation de la pratique qui fera bouger la société », avança-t-il en effet. « Les pratiques sont là, elles existent, et la société bouge, elle évolue. » Fred Cronard commença par rappeler les parallèles – tellement révélateurs et établis, entre autres, par certains maires martiniquais – entre homosexualité et animalité. Il souligna l’absurdité de comparer des relations amoureuses, humaines, à des relations animales. « Argument » fréquemment utilisé par les pourfendeurs du mariage entre homosexuel(le)s : des individus de même sexe ne peuvent se « reproduire ». « On ne peut pas réduire la sexualité humaine au seul but de la reproduction », dit Fred Cronard, qui fit valoir le plaisir sexuel, très important dans les relations humaines. Autre « argument » (et ici les guillemets constituent une impérieuse nécessité) : le mariage entre personnes homosexuelles conduirait à la… pédophilie, voire à l’inceste. Rien que ça. « Qui penserait que des ministres, des députés, puissent penser à déposer un projet de loi qui quelque part autoriserait de tels abus sexuels ? », lança l’intervenant.
[Le texte complet de l’article paraîtra Jeudi 8 novembre dans notre jnl papier]