La Martinique est en train de faire un pas audacieux vers une approche plus durable de la construction grâce à un projet pionnier de réemploi des déchets du BTP (Bâtiments et Travaux Publics). La signature d’une convention marquante entre la Fédération du Bâtiment de Martinique et BATIKREOL, en partenariat avec David Zobda, président de Défia, ouvre la voie à la création d’une filière innovante de réutilisation des matériaux de construction issus de la déconstruction.
Dans le cadre de la reconversion du site de l’ancien hôpital du Lamentin. Ce projet ambitieux vise à créer une filière innovante de réemploi des déchets issus de la déconstruction, révolutionnant ainsi la manière dont la construction est abordée sur l’île. Lors de la cérémonie de signature, David Zobda, maire du Lamentin, président de DÉFIA, conseiller exécutif en charge de l’aménagement, du développement durable, des transports et de la transition énergétique à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), a exprimé sa vision et ses motivations pour cette initiative, tandis que M. Ouly Eddy, président de la FFB Martinique, a partagé des perspectives passionnantes sur les bénéfices environnementaux et économiques de ce projet.
La Martinique est confrontée à des défis environnementaux majeurs, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets de construction, qui représente une part significative de la production totale de déchets de l’île. Cette problématique ne peut être négligée, compte tenu des conséquences néfastes sur l’environnement et des besoins en ressources matérielles. Cependant, la signature de cette convention marque le début d’une ère nouvelle où la déconstruction ne signifie plus nécessairement la perte de matériaux de construction précieux.
David Zobda, fervent défenseur de ce projet, est convaincu qu’une approche plus durable de la construction est essentielle pour l’avenir de la Martinique. Il a souligné l’importance de repenser la manière dont on construit en intégrant la réutilisation des matériaux de construction. Cette approche, inscrite dans le concept de l’économie circulaire, a pour objectif de préserver les ressources naturelles et de réduire l’impact environnemental.
Le projet consiste donc à créer une filière de construction durable en utilisant des matériaux recyclés, reconditionnés et réutilisés, transformant ainsi les déchets de la déconstruction en ressources précieuses. Cette approche novatrice offre un double avantage : elle préserve les ressources naturelles et contribue à la protection de l’environnement, tout en favorisant la création d’emplois locaux et la formation des jeunes.
M. Zobda a également souligné l’exemplarité de ce projet. En tant que maire du Lamentin, il estime qu’il est impératif de montrer l’exemple en matière de construction durable. Les acteurs du BTP sont également engagés dans cette démarche, car ils comprennent l’importance de la transition vers des pratiques plus responsables.
Le site de l’ancien hôpital du Lamentin servira de terrain d’expérimentation pour cette initiative. Il s’agit d’une friche hospitalière de plusieurs hectares que la ville du Lamentin souhaite réhabiliter pour créer de nouvelles activités et dynamiser le cœur de la ville. Ce chantier modèle démontrera la faisabilité du réemploi des matériaux de construction dans un contexte réel.
Le projet est un partenariat entre la FFB Martinique et Batikréol, avec le soutien de Défia, une société d’économie mixte dédiée au développement économique foncier et à l’investissement d’avenir en Martinique. Ensemble, ils travailleront sur la mise en place de filières de réemploi et de réutilisation, tout en développant des métiers liés à cette nouvelle approche de la construction.
La signature de cette convention marque le début d’une aventure prometteuse pour notre île, qui envisage désormais la construction sous un angle plus durable et responsable. Cette initiative ouvre la voie à de nouvelles pratiques dans le secteur de la construction et à la préservation de l’environnement, tout en créant des opportunités économiques locales. La Martinique montre ainsi la voie vers un avenir plus vert et plus prospère.
Philippe PIED