Quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido — qui a causé la mort de 40 personnes et engendré plus de 3,5 milliards d’euros de dégâts — Emmanuel Macron s’est rendu à Mayotte ce lundi pour relancer la dynamique de reconstruction et présenter un projet de loi de programmation inédit, destiné à refonder durablement le 101e département français.
Plusieurs objectifs
Le chef de l’État entend donner un « coup d’accélérateur » à une reconstruction jugée trop lente par la population locale. Un tiers des Mahorais vivent encore dans des conditions précaires, alors même que les réseaux d’eau et d’électricité ont été rétablis en urgence. Les grands chantiers, eux, peinent à démarrer.
Le président a également dévoilé les grandes lignes d’un projet de loi de programmation pour la période 2025-2032, visant à : renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat insalubre, à améliorer la sécurité dans un territoire confronté à une délinquance croissante Il faut soutenir l’économie locale par la création d’une zone franche et des incitations fiscales pour les entreprises, offrir un cadre d’investissement pluriannuel pour moderniser les infrastructures et les institutions locales.
Contexte de tension et d’impatience
Cette visite intervient dans un climat social tendu. La population mahoraise, durement éprouvée par le cyclone et une crise structurelle persistante (précarité, insécurité, saturation des services publics), réclame des mesures concrètes et rapides.
Si Emmanuel Macron présente ce projet de loi comme un outil structurant pour l’avenir de Mayotte, il reconnaît toutefois qu’« aucun texte ne suffira sans une mobilisation durable de l’État et des acteurs locaux ».
Un calendrier législatif ambitieux
Le texte sera examiné en Conseil des ministres dans les prochaines semaines, avant d’être soumis au Parlement. Il prévoit des mesures d’investissement et une modernisation institutionnelle étalées jusqu’en 2032. Le gouvernement espère ainsi poser les fondations d’un « nouveau départ » pour Mayotte.
La viisite présidentielle se veut à la fois symbolique et opérationnelle : elle vise à rassurer, à mobiliser et à tracer les grandes lignes d’une transformation structurelle de l’archipel. Mais sur place, l’urgence humanitaire et sociale exige bien plus que des annonces : elle appelle des actes rapides, visibles et durables.