Ce lundi, se sont réunis, élus, acteurs privés et publiques de la logistique à l’hôtel de ville de la CTM. L’objectif est de mettre en place des solutions logistiques concrètes, opérationnelles et pragmatiques.
Car qui dit solution dit problème. La logistique est un défi à plusieurs emprises que la Martinique doit solutionner. La grande majorité des marchandises stockées dans le centre rendent le transport plus éloigné et par conséquent, le coût est plus cher pour les clients en bout de chaîne notamment dans le nord. Face aux enjeux climatiques, le territoire se doit de se distinguer en apportant des innovations permettant de sauvegarder l’environnement tout en fluidifiant les flux.
La Martinique, pionnière en la matière
Pour effectuer ce virage, la CTM s’appuie sur le programme Interlude + . Il s’agit d’un programme national dont la vocation est de favoriser le déploiement de chartes logistiques urbaines durables dans les territoires en co-construction avec les acteurs locaux. La Martinique est le premier territoire d’Outre mer à s’engager dans cette démarche.
Cette réunion a tourné autour de trois axes : la vision et la stratégie territoriale, le levier constitué par les communautés d’agglomération et enfin comment s’inscriront les acteurs du privé dans cette charte.
« Il faut être capable de co construire la logistique en interne et en externe. En interne, c’est une maîtrise et une compréhension de la dimension flux mais aussi en termes d’infrastructures, de résilience, d’attractivité. Le phénomène de la richesse est réel. Cela se travaille autant en externe qu’en interne », indique Sandra Casanova, présidente de la commission stratégies logistiques, politiques de la recherche et de l’innovation.
L’élue évoque également, les possibilités de connexions avec la Grande Caraïbe. La Martinique est membre de l’OECO (Organisation des Etats de la Caraïbes orientales), membre associée de la Caricom, de l’association des Etat de la Caraïbes. « Maîtriser cette dimension logistique de notre territoire, c’est s’assurer d’être capable d’avoir à la fois un territoire résilient, des chaînes d’approvisionnement agiles et un meilleur développement économique », poursuit Sandra Casanova.

Autour de la table, la Deal et l’Ademe. Pour la première, la charte permettra de transport plus vertueux notamment en émettant moins de gaz à effet de serre. Pour la seconde, il s’agit de travailler sur l’impact des transports sur la qualité de l’air mais également sur la dépendance aux énergies fossiles en optimisant les moyens.
Les TPE représentent 97% du tissu économique local
Le territoire lance plusieurs défis, son caractère insulaire, le quasi monopole du transport de marchandises par la route, de nombreuses entreprises de transport sont unipersonnelles. Outre les enjeux environnementaux, il y a un véritable enjeu économique lié à l’activité logistique. Selon l’Ademe, le secteur souffre d’une surcapacité. Sur les dix dernières années, l’organisme compte entre 500 et 550 entreprises inscrites dans le registre du transport. Concomitamment, l’Ademe observe une baisse de la demande. « Par exemple, pour le ciment, on observe une baisse de 40% du fait de la réduction de chantiers. Un écart important se creuse entre professionnels », explique la Deal. En Martinique, 97% du tissu économique sont de très petites entreprises.
« Ce qui permet de changer les choses, c’est d’avoir la volonté de faire », précise Sandra Casanova en entamant la conclusion de la réunion autour d’Interlude+. Elle poursuit : « Les planètes sont alignées. La logistique, la recherche et l’innovation sont fondamentales. »
Laurianne Nomel