Après avoir battu des records de température en juillet (52°C), la Chine est à présent frappée par des pluies torrentielles. En 40 heures, Pékin a vu tomber l’équivalent des précipitations moyennes de tout un mois de juillet. Des intempéries qui ont fait au moins 20 morts et 19 disparus.


Photo de une : Des pluies torrentielles se sont abattues sur Pékin, lundi 31 juillet, dans le sillage du typhon Doksuri, faisant de très nombreuses victimes. Par PEDRO PARDO / AFP – source : www.novethic.fr


Des pluies diluviennes se sont abattues sur Pékin. La capitale chinoise a été placée lundi 31 juillet en alerte maximale aux inondations et aux glissements de terrains après le passage du typhon Doksuri. En l’espace de 40 heures, plus de 170 millimètres d’eau sont tombés, soit l’équivalent des précipitations de tout un mois de juillet. “Les fortes pluies ont fait au moins 20 morts et 19 disparus”, a indiqué la télévision d’État, citant les autorités municipales chargées de lutter contre les inondations.

Après avoir frappé les Philippines et fait six victimes, le typhon Doksuri, rétrogradé en tempête, balaie la Chine du Sud-Est vers le nord depuis vendredi 28 juillet. Des millions de personnes ont ainsi été invitées à rester chez elles. Le président chinois Xi Jinping a appelé ce mardi 1er août à “tout faire” pour secourir les personnes “disparues” ou “prises au piège”. Au total, plus de 100 000 personnes, sur les 22 millions d’habitants de Pékin, ont été évacuées des zones à risques, selon le Global Times.

Le pays fait preuve aujourd’hui d’une grande prudence vis-à-vis de ces événements climatiques extrêmes pour alerter et secourir la population. En 2021 déjà, de graves inondations dans le centre du pays avaient tué plus de 300 personnes.

Plus d’accès à l’eau potable

Environ 150 000 foyers de Mentougou n’ont plus d’accès à l’eau courante. Les autorités chinoises ont donc dû dépêcher 45 camion-citernes pour assurer un approvisionnement d’urgence, a indiqué mardi Le Quotidien de Pékin. À Mentougou également, de la nourriture, de l’eau, des couvertures ou encore des vêtements ont été acheminés à des voyageurs dont les trains ont été bloqués en raison des intempéries. Les médias chinois ont publié des images chaotiques dans les trains à grande vitesse, dont certains ont été bloqués sur les voies pendant une trentaine d’heures.

Les précipitations devraient vraisemblablement faiblir dès mardi, selon les services météorologiques. Un répit qui devrait néanmoins n’être que de courte durée, car le pays se prépare déjà à l’arrivée d’un nouveau typhon, Khanun, situé actuellement à proximité des îles Okinawa au sud du Japon. Il devrait atteindre les côtes est de la Chine dans quelques jours.

Toujours dans l’attente d’une politique climatique

Des phénomènes particulièrement violents amenés à se répéter et à se multiplier ces prochaines années en raison du changement climatique. Or, la Chine peine aujourd’hui à adopter une politique climatique ambitieuse. Car malgré une volonté affichée de baisser les émissions de CO2, le pays se heurte à des enjeux de croissance économique. En mars 2023, le président Xi Jimping avait clairement affiché le vœu pieux de “favoriser un développement social vert et à faible émission de carbone”, et avec l’objectif clair d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060.

Mais, les dernières décisions ne semblent pas aller dans ce sens. Lors des dernières négociations autour de l’exploitation minière des fonds marins au sein de l’Autorité internationale des Fonds marins (AIFM), la Chine s’est montrée particulièrement favorable, voire impatiente de démarrer cette nouvelle activité industrielle. Et ce, alors que les répercussions sur les écosystèmes sont encore mal connues.

Plus récemment, les ministres de l’Environnement ont échoué à trouver un accord sur un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2025 lors du dernier G20 en Inde. Notamment à cause de la pression exercée par l’Arabie saoudite, la Russie, mais également la Chine, dont le charbon reste l’une des principales sources d’énergie. Les discussions avec la Chine, l’Arabie saoudite, et la Russie ont été “compliquées”, a précisé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu à l’issue du sommet.

Blandine Garot avec AFP

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