L’histoire de Louis Marie Pellé, héros oublié du Finistère, resurgit des ombres du passé grâce à l’engagement de Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. Avec une approche qui unit humanisme et fraternité, elle transcende les frontières maritimes qui ont longtemps défini la Méditerranée et l’Arc Atlantique, pour faire resplendir les actes de bravoure dans les mémoires contemporaines. Cette démarche s’aligne sur l’ambition de l’UNESCO de construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes, en s’appuyant sur la médiation et la promotion du patrimoine culturel. En écho au plaidoyer du député Didier Le Gac, Mirallès facilite les recherches sur Pellé, revalorisant ainsi les actions des gendarmes du Conquet durant l’Occupation. Ainsi s’entame un voyage à travers le temps, pour assembler les fragments d’une histoire qui incarne le courage et la résistance face à l’adversité.
Louis Marie Pellé : la secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire facilite les recherches sur ce héros oublié du Finistère
Si Patricia Mirallès est attachée à faire de la Méditerranée un carrefour entre humanisme et fraternité, elle n’en oublie pas moins l’Arc Atlantique. Montpellier a toujours regardé au-delà des océans avec Jacques Cœur, grand voyageur du roi Charles VII qui le nomma Grand Argentier du royaume de France. En faisant œuvre de transition, se consacrer à l’information, la médiation et la promotion du patrimoine mémoriel et culturel permet d’atténuer la mémoire des conflits conformément à la devise de l’UNESCO : «C’est dans l’esprit des femmes et des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix».
Construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes
Sensible au plaidoyer du député breton Didier Le Gac pour mieux éclairer les informations disponibles concernant Louis-Marie Pellé inscrit dans la base des victimes civiles (1939-1945) et le rôle des gendarmes du Conquet pour cacher des juifs dans les campagnes du Nord-Finistère, la secrétaire d’Etat Patricia Mirallès a permis de faire avancer ce dossier. Elle a d’ailleurs accordé un entretien au parlementaire finistérien Didier Le Gac indiquant qu’il était nécessaire aux services du ministère de disposer de plus de temps pour établir le rôle des gendarmes du Conquet durant la période d’Occupation et, notamment, leur rôle dans la cache de juifs dans les campagnes du Nord-Finistère.
Le dossier de Louis-Marie Pellé est conservé au Service historique de la Défense sous la cote AC 21 P 385156.
Mettre en cohérence les informations disponibles
Si le dossier de M. Louis-Marie Pellé est constitué de 11 pages recto/verso, il porte en lui une dimension mémorielle très importante pour les terres du Finistère dont la Mer d’Iroise constitue le gardien des terroirs continentaux et insulaires, sauvegardés dans un espace exceptionnel et protégé de Parc Naturel Marin. Les terres que cette mer d’Iroise baigne sont précisément celles où Saint-Mathieu s’est fait homme, où Guerlain veille au soin protecteur des abeilles de l’île d’Ouessant. Dans cette pointe bretonne, est aussi né un récit légendaire lié à la venue des reliques de saint Mathieu qui auraient été ramenées d’Égypte par des marins bretons.
Le rêve d’enraciner la paix dans les contextes de transition
Dans son œuvre La Cité antique, Fustel de Coulanges voit dans la religion et le culte des morts les fondations des institutions des sociétés anciennes. Issu d’une famille bretonne, Fustel de Coulanges jouit d’une grande ascendance brestoise. Or, la vision de Fustel de Coulanges présente un parallélisme étonnant entre mythologie antique voire celtique d’un côté, et cosmogonie de l’autre. Dans ces deux univers, la place des morts et de la religion est cruciale car elle guide les règles d’héritage, de transmission.
L’ascendance finistérienne de Fustel de Coulanges mérite donc qu’on s’y attarde pour mieux explorer la prospective des contextes de transition. Les Cahiers de l’Iroise ont conservé des éléments biographiques et généalogiques qui apportent des signaux pour anticiper l’avenir.
Une fondation alpha en référence grecque à la notion de retour
La fondation alpha Louis Marie Pellé, déclarée au greffe des associations 3 rue Parmentier à Brest (pôle de la réglementation générale, sous-préfecture de Brest), entend proposer des activités et projets culturels et intellectuels sur la thématique de la frontière intelligente, de l’innovation, des arts, de la culture et des relations mémorielles. Alpha ἄλφα est une référence en grec à la notion de retour. Par exemple, si l’on décompose le mot alpha-bet : « alpha » pour le retour et « bet » pour pari.
Cette fondation est animée par la quatrième génération de descendants de Louis Marie Pellé (1900-1944) et trouve son point de départ dans la réunion d’archives orales et écrites transmises par sa fille ainée Jeanne Louise Marie Le Faou née Pellé.
Carrefour entre humanisme et fraternité
Chaque année, la centaine de nouveaux cadres du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ont l’honneur de choisir un nom pour leur promotion. Avant leur entrée au Panthéon, la promotion 2023 avait déjà retenu à une écrasante majorité les noms de Missak et Mélinée Manouchian pour rendre hommage aux étrangers, réfugiés et apatrides engagés dans la Résistance française pendant la seconde guerre mondiale. Par ce choix, ces diplomates ont manifesté leur volonté de s’inspirer de ces symboles dans leur engagement au service de l’Etat, en France comme à l’étranger.
Quai Alpha : vous n’êtes pas seuls
Des Vosges au nord-Finistère, les parallèles entre des territoires pleins de contrastes sociaux-économiques et cosmopolites sont nombreux. Épinal abrite un musée de l’Image. Au total, plus de 100 000 images composent ses collections depuis le 18e siècle en France (Épinal, Orléans, Chartres, Paris…), mais aussi à l’étranger (Allemagne, Inde ou Japon…).
En proposant toute l’année des expositions inventives et variées, le Musée de l’Image est devenu un lieu de référence sur la manière dont ces collections historiques peuvent être interrogées et comprises. Le quai Alpha d’Épinal, incubateur d’excellence du Grand Est regorge de compétences créatives et numériques pour susciter de nouveaux leviers de médiation et de transmission.
En se rapprochant du label «ethnopôle » promu le ministère de la Culture, ces passerelles de transmission seront essentielles pour entretenir un réseau de passeurs de mémoire entre les générations.
Ensemble, sauvegardons cette mémoire. Et saisissons collectivement tous les tremplins.
Kevin LOGNONÉ