La lutte contre dla vie chère est légitime, mais les demandes doivent être accrochées à la continuité territoriale et à l’équité et à l’égalité auxquelles ont droit les citoyens d’un même pays.
Je condamne la violence et les dégradations qui atteignent avant tout la population de notre pays et ne font qu’aggraver la misère : les voitures vont mettre les propriétaires à pied, ces personnes seront dans l’impossibilité de se rendre à leur travail, chez leur médecin, ou autre ; les entreprises brulées vont créer de nouveaux chômeurs ; les barrages, les écoles fermées vont mettre en difficulté les familles, l’absence de cantine scolaire va amplifier la dénutrition des plus malheureux….
La faim ne justifie pas les moyens, surtout quand les actions mettent la population en souffrance.
Les 40% de vie chère est un phénomène qui existe depuis toujours : les 40% de vie chère que les fonctionnaires perçoivent dans leur salaire date de plus de 30 ans.
L’ÉTAT le savait, L’ETAT le sait… puisqu’il a jugé nécessaire de combler ce manque de ressource pour leurs salariés d’Outre-Mer.
L’éloignement, l’insularité, la multitude d’intermédiaires… des raisons structurelles qui ne sont pas liées exclusivement aux marges des grandes surfaces.
L’État doit assurer la continuité territoriale et l’égalité de tous ses citoyens sans distinction d’origine, de race, de religion ou de géographie.
C’est ma position, C’est ma demande.
Maintenant, je prends ma caquette de Président de coopérative de diversification végétale, et je dénonce fermement le comportement des instances de l’État dans l’inégalité de la distribution du POSEI.
Ignorer durant des décennies, l’inflation, la hausse des semences, la hausse des plants, la hausse des engrais, la hausse des intrants, la hausse des véhicules, la hausse de l’essence, la hausse des salaires… et considérer que l’aide apportée aux petits agriculteurs de fruits et de légumes ne doit JAMAIS évoluer, c’est la volonté délibérée de détruire l’agriculture endogène de notre territoire pour que le peuple reste sous l’emprise de l’importation.
Nous avons beau expliquer, justifier ce qui est de toute façon évidente… l’inflation n’est pas une inconnue pour les instances Françaises et bon nombre économistes alimentent le débat … alors pourquoi encore sur la table des demandes des aides POSEI 2024 , aucune de nos demandes de revalorisation n’a été actée.
L’ensemble de nos planches de revendications, celles que nous avons présentées, celles de la Chambre d’Agriculture, celles de Collectivité Territoriale de Martinique… RIEN, aucune revalorisation n’est portée à la connaissance de l’Europe.
On ne doit pas s’étonner que le peuple se révolte et quand la colère s’inscrit, la violence suit.
Les agriculteurs ont besoin de trouver par le POSEI une aide à la production, une aide à leur exploitation.
C’est plus de 1000 familles qui sont, depuis des années, lésées, méprisées, bafouées dans leur droit.
Le POSEI tel qu’il est distribué aujourd’hui transgresse son orientation profonde qui est d’assurer le développement des filières de diversification animale et végétale.
ETAT ! EUROPE ! cessez de vous faire manipuler par les forces du lobby.
STOP !! à l’injustice.
La petite agriculture de diversification végétale de la Martinique attend de vous un changement urgent et radical d’orientation.
Nous demandons que l’ETAT, l’EUROPE préservent et renforcent nos filières agricoles traditionnelles : la production, la transformation et la commercialisation de nos fruits et légumes destinées à notre consommation sur notre Territoire.
Juvenal Rémir
Président de la Coopérative CHM /MAIA