2025 n’apporte pas son lot de bonnes nouvelles pour les entreprises. L’aide unique à l’embauche d’apprentis diminuera cette année. Désormais au lieu des 6000 euros précédemment perçus, l’aide se réduit à 5000 euros pour les PME et TPE et à 2000 euros pour les entreprises de plus de 250 salariés. En pleine austérité budgétaire, l’Etat espère économiser 1,2 milliards d’euros par an selon le Figaro Etudiant.
Henri Salomon, président de la CMA (Chambre des métiers et d’artisanat) de Martinique ne voit pas d’un bon œil cette diminution de la prime. Pour le président de la CMA, la baisse de l’aide à l’embauche d’apprentis est un mauvais signal de la part de l’Etat pour les entreprises. Notamment les plus petites qui constituent la majorité du tissu économique de la Martinique. Pour le président de la CMA, l’Etat devrait au contraire, encourager la voie de l’apprentissage. Même s’il estime que cette baisse ne signe pas la disparition du système de l’apprentissage, l’impact sera négatif. « J’aurais trouvé plus judicieux de maintenir voire d’augmenter cette prime pour les territoires d’Outre-mer. »
Henri Salomon souligne également un risque de fuite des cerveaux. « Ce mauvais signal arrive au moment où nous avons besoin plus que jamais de fixer les jeunes sur le territoire », explique-t-il. Un rapport de l’Insee de 2021 indique que 44% des personnes originaires des Antilles étudient ou travaillent en dehors de leur région d’origine.
Du côté de l’apprentissage, les chiffres de la CMA révèlent une meilleure insertion dans le marché professionnel local. 80% des jeunes passés par l’apprentissage ont trouvé un emploi dans le territoire en moins d’un an. « Durant leur période de formation, ces jeunes sont au cœur des entreprises. Cela leur permet de jouir d’une expérience professionnelle acquise durant la formation. » L’apprentissage s’est notamment élargi à l’université avec des formations post bac.
La Martinique compte aujourd’hui 2400 apprentis. Un chiffre qui augmente d’année en année « mais il faut continuer à former beaucoup plus d’apprentis dans le territoire ». Henri Salomon veut rendre attractif l’apprentissage en Martinique. « Chaque fois qu’on envoie un jeune se former ailleurs, on a très peu de chance de le voir revenir. Aujourd’hui, l’Hexagone nous purge de notre jeunesse. C’est une iniquité qu’il faut rétablir. »
Laurianne Nomel