Communiqué de presse de l’OECO
27 février 2024 – Compte tenu des défis pressants posés par le changement climatique, l’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO) a constamment défendu les intérêts de ses États membres dans les dialogues internationaux sur le climat. Avec la conclusion récente de la 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, COP28, qui s’est tenue aux Émirats arabes unis, les États membres de l’OECO ont défini des priorités claires visant à répondre aux préoccupations critiques de la région dans le contexte de la crise climatique mondiale.
L’une de ces priorités est l’opérationnalisation du Fonds pour les pertes et dommages, un mécanisme crucial pour soutenir les nations vulnérables, avant la saison des ouragans de 2024. Ces dernières années, des ouragans violents, comme l’ouragan Irma en 2017 – un ouragan de catégorie 5 soufflant des vents de 177 milles à l’heure – ont causé de graves destructions dans plusieurs États membres de l’OECO, à savoir Anguilla, Saint-Kitts-et-Nevis et Antigua-et-Barbuda. En 2017 également, l’ouragan Maria, un autre ouragan de catégorie 5, a dévasté la Dominique, détruisant plus de 90 % des habitations de l’île. Un rapport du PNUD de 2018 intitulé “Du relèvement précoce à la résilience à long terme dans les Caraïbes : les ouragans Irma et Maria, un an après” indiquait :
” En Dominique, les dommages, c’est-à-dire les biens matériels détruits, ont totalisé 930,9 millions de dollars, tandis que les pertes se sont élevées à environ 380,2 millions de dollars – l’équivalent de 226 % du PIB de 2016. Dans le cas d’Antigua-et-Barbuda et des îles Vierges britanniques (BVI), les dommages et les pertes s’élèvent respectivement à 155 millions de dollars et à 2,6 milliards de dollars. Les secteurs du tourisme, de l’agriculture et du logement ont été fortement touchés dans tous les pays. Dans les îles Vierges britanniques, les dommages et les pertes dans le seul secteur du tourisme sont estimés à 1,2 milliard de dollars.
Ces événements catastrophiques induits par le changement climatique ont renforcé la nécessité de rendre les fonds pour pertes et dommages accessibles aux États membres de l’OECO par l’intermédiaire d’institutions régionales réputées telles que la Banque de développement des Caraïbes. Cela permettrait aux îles de la région de recevoir des fonds d’urgence de manière efficace. L’OECO souhaite que ce fonds soit pleinement fonctionnel et accessible afin de garantir des efforts de redressement rapides et efficaces pour les communautés touchées dans les États membres et de veiller à ce que les personnes reçoivent les ressources nécessaires pour reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance.
Sir Molwyn Joseph, ministre de la santé, du bien-être et de l’environnement d’Antigua-et-Barbuda, a été à l’avant-garde de ces efforts de sensibilisation et s’est dit préoccupé par le fait que l’on tente de lier l’atténuation et l’adaptation au climat à la perte de dommages. Lors d’un caucus ministériel de l’OECO le 20 février, il a souligné le besoin critique de mécanismes permettant un accès rapide aux fonds à la suite de catastrophes liées au climat. Sir Molwyn a déclaré :
“Le problème que nous avons rencontré dans les Caraïbes est qu’à chaque fois que les petits États insulaires en développement commencent à progresser sur le plan économique, une catastrophe survient et entraîne un recul pour ces économies”. Il a ajouté que “les petits États insulaires en développement doivent plaider avec l’intensité et l’ampleur qui ont abouti à l’accord sur la création d’un fonds pour les pertes et les dommages”.
Les commentaires de Sir Molwyn reflètent les préoccupations plus larges de la région des Caraïbes et soutiennent l’appel du directeur général de l’OECO, Dr. Didacus Jules, pour une coordination renforcée de la région en matière de plaidoyer, de positionnement et de mobilisation des ressources.
L’OECO continue d’appeler à l’accélération des mesures d’atténuation du changement climatique afin de maintenir le réchauffement de la planète en deçà du seuil de 1,5 °C, un objectif vital pour la survie des petits États insulaires en développement (PEID) qui sont confrontés aux menaces existentielles du changement climatique. Cela implique des efforts plus ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et passer à des sources d’énergie durables.
Soulignant l’achèvement des travaux sur l’objectif global d’adaptation, l’OECO a également donné la priorité à la nécessité de prendre des mesures concrètes pour renforcer la résilience des PEID face aux effets du climat. Cela implique de veiller à ce que les efforts d’adaptation bénéficient d’un soutien adéquat, tant sur le plan technique que financier. La réalisation des objectifs de financement du climat et la résolution des problèmes techniques ont également été soulignées comme étant essentielles pour permettre aux PEID de mettre en œuvre des stratégies efficaces de réponse au climat. L’OECO a plaidé en faveur de mécanismes clairs et transparents pour garantir que les ressources financières promises soient fournies et utilisées efficacement.
Alors que les effets du changement climatique s’intensifient, l’OECO reste déterminée à faire avancer les priorités de ses États membres sur la scène mondiale. En participant activement à la Conférence des Parties et à d’autres négociations, l’OECO continue de plaider en faveur d’un soutien accru aux efforts d’adaptation, d’atténuation et de renforcement de la résilience. En collaboration avec la communauté internationale, l’OECO est déterminée à assurer un avenir durable et résilient aux Caraïbes orientales face à l’incertitude climatique.