Une fois par mois ou presque c’est le moment de l’inconfort voire de vives douleurs pour les personnes menstruées. Les dysménorrhées, règles douloureuses dans le langage courant, sont un tabou qui se commence à se dévoiler. Il reste encore un très long chemin à parcourir.
En 2024, une proposition de loi visait à créer un congé menstruel de deux jours par mois. La proposition a été rejetée par le Sénat et l’Assemblée nationale. Ce rejet pourtant n’empêche pas les entreprises de prendre l’initiative de mettre en place des congés menstruels. Certaines l’on fait.
« Le résultat concernant les dysménorrhées est sans appel : les douleurs de règles seraient particulièrement fréquentes dans la population française. Environ 90 % des femmes réglées de 18 à 49 ans présentent une dysménorrhée cotée de 1 à 10 (sur une échelle où 0 correspond à aucune douleur et 10 à une douleur maximale insupportable). Parmi elles, 40 % vont présenter une dysménorrhée modérée à sévère avec une douleur comprise entre 4 et 10 », indique l’Inserm.
Une étudiante à l’origine de cette initiative
Depuis le 1er mars 2025, l’université des Antilles a mis en place un congé menstruel à destination des personnes menstruées étudiant à l’UA, affirmant ainsi son engagement en faveur du bien-être et de la réussite étudiante. A l’origine de cette initiative, Hélène Wachtel, à l’époque étudiante. Les règles « sont quelque chose qui m’a pas mal embêtée. J’aurai apprécié de pouvoir bénéficier de congés menstruels. C’est pour cela que j’ai fait la demande auprès de la présidence de l’université. » Une disposition qui semble populaire parmi les étudiants. « Cela va permettre aux usagers de prendre du temps pour eux et aussi de réussir à passer l’ensemble de leur examens tout en évitant d’avoir des absences injustifiées », poursuit Allan Colonnette, vice-président du Staps.
Dans le cadre de cette mesure, toute personne en ressentant le besoin dispose de 15 jours de congé par année universitaire, lui permettant de s’absenter en cas de douleurs menstruelles invalidantes. Pour l’année en cours, 8 jours de congé sont accordés.
Laurianne Nomel avec l’université des Antilles