« De quoi êtes-vous les plus fiers ? » : telle est la question accompagnant les superbes photos qui ornent, depuis le 10 août dernier, nombre de panneaux d’affichage sous nos cieux. Cette campagne de communication, qui aura également une déclinaison en radio et sur les réseaux sociaux, est le fruit d’un partenariat entre l’association Martinique Réserve de Biosphère et le Comité Martiniquais du Tourisme (CMT) et a été présentée aux médias lors d’une très récente conférence de presse. L’occasion pour ladite association de revenir sur les enjeux de la reconnaissance de la Martinique par l’UNESCO, le 15 septembre 2021, en tant que ‘’Réserve Mondiale de Biosphère’’.

Pour rappel, le processus méthodique ayant abouti à cette reconnaissance par l’UNESCO est né de réunions publiques, d’information et de co-construction de la candidature de la Martinique à ce titre mondial. Ces réunions ont eu lieu dans chacune de nos 34 communes et rassemblé au total « près de 4500 personnes »). Des espaces d’échanges qui, en outre, étaient articulées autour de quatre grands thèmes – richesses naturelles et culturelles, savoir(s)-faire, produits et activités liés au développement soutenable, éducation environnementale et recherche scientifique – puis déclinés via quatre ateliers de travail collectif. Ces ateliers aboutirent alors à la formulation de 70 « propositions d’actions », propositions qui constituent depuis le « Plan de Gestion » de la Réserve de Biosphère. Autre rappel, et non des moindres, ce titre de réserve mondiale de biosphère est notamment, des mots de ses acteurs-promoteurs, un « levier de développement économique et social, en donnant accès à des réseaux de coopération mondiale ; un instrument fort d’attractivité, de reconnaissance et de valorisation de nos atouts à l’échelle mondiale ; et un outil de communication puissant pour la Martinique, en particulier pour les savoir-faire, les produits locaux et le tourisme. » A suivre donc.

Mike Irasque


A l’issue de cette communication aux médias nous avons échangé avec Nathalie de Pompignan, la présidente de l’association ‘’Martinique Réserve de Biosphère’’.


 Nathalie de Pompignan :

« C’est grâce à ces réseaux qu’on va faire connaître les atouts de la Martinique au monde »

Patricia Telle, administratrice du CMT et Nathalie de Pompignan

Antilla : Vous avez évoqué la collaboration de la Martinique à des réseaux de coopération internationale : de quels réseaux s’agit-il et pour quel type de projet ?

Nathalie de Pompignan : Ces réseaux sont mis en place par le programme ‘’Homme et Biosphère’’ de l’UNESCO. Il y a plus de 700 réserves de biosphère dans 134 pays : il y a donc un réseau international de ces réserves qui est géré à l’UNESCO, par le siège. Il y a aussi un réseau caribéen – 17 territoires réserves de biosphère dans 9 pays de la Caraïbe – et à l’échelle nationale il y a 16 territoires réserves de biosphère, dont 3 dans les outremers : il s’agit, par ordre d’arrivée, de la Guadeloupe, de la Polynésie et de la Martinique. Sur ces réseaux de coopération sont partagées des expériences, des pratiques, des connaissances, et sont mises en valeur les atouts des territoires. A l’échelle nationale c’est le Comité français, venu en Martinique il y a un mois et demi, qui est responsable de la mise en valeur des atouts des territoires réserves de biosphère ; à l’échelle de la Caraïbe le bureau de l’UNESCO se trouve à Kingston, en Jamaïque ; et à l’échelle du monde c’est au siège de l’UNESCO. Coopérer c’est fédérer, rassembler, poser ensemble les problématiques communes, trouver les coopérations de territoire(s) : sur les sargasses par exemple. C’est grâce à ces réseaux qu’on va faire connaître les atouts de la Martinique au monde.

Quelle est la prochaine étape très significative, voire prioritaire, pour l’association Martinique Réserve de Biosphère ?

Ce que j’appelle de mes vœux c’est que les 70 propositions d’actions formulées par la population aient des réponses. Les commissions ont achevé leur travail et nous allons travailler à la stratégie de communication, de façon à ce que ces réponses parviennent à la population le plus justement possible. Et c’est un gros travail. Je rappelle que c’est le territoire qui répond à ses propositions et problématiques via le ‘’Comité de Gestion’’, qui rassemble une soixantaine d’acteurs publics et privés du territoire. Ces acteurs ont des compétences sur ces propositions : ils sont donc en charge d’y répondre et doivent le faire. Quant au reste, nous allons continuer ; l’appropriation de ce titre mondial par chaque martiniquais demande du temps : c’est un travail continu. Quant à la valorisation, c’est aussi un travail continu. Vous savez combien il y a d’acteurs en Martinique qui portent des valeurs de développement soutenable, de préservation du patrimoine naturel (etc.) ? On en a recensé au minimum 150, ce qui est énorme. Il faudra donc mettre en valeur chaque acteur, et nous avons commencé avec le réseau TakTak.

La détention de ce titre mondial peut-elle, à terme, être remise à question ?

Complètement. La Réserve de Biosphère est un titre qui nous a été donné pour 10 ans, il y a déjà près de 2 ans… . Dans 8 ans nous serons donc réévalués, avec cette question : qu’avez-vous fait de ce titre sur le territoire ?

Propos recueillis par Mike Irasque

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