Une partie de Fort-de-France submergée ? C’est ce qu’il faut imaginer à horizon 2050. En cause l’irrémédiable montée des eaux. Les 25 communes côtières de l’île sont directement concernées. Afin de sensibiliser le public à ces enjeux, les géomètres-experts ont marqué le trait de côte, mercredi, sur le front de mer de Fort-de-France.
La montée des eaux est inéluctable. Pour accélérer la prise de conscience collective, Yann Mocquot, géomètre-expert a mené une action de sensibilisation mercredi sur le front de mer de Fort-de-France. Le géomètre y a marqué le trait de côte à l’horizon 2050. « La montée des eaux est un phénomène mondial et concret. Nous nous sommes intéressés au sujet dans le cadre de la troisième édition de la semaine du géomètre-expert. » Cette semaine 2025 est axée sur l’environnement. « Une consœur a émis l’idée de marquer ce trait de côte. Cette montée des eaux va impacter tous ceux qui sont en bord de mer. » Ce n’est pas l’affaire de deux ou trois à ans mais les effets seront visibles néanmoins à vie d’homme, à 25 ans.

Selon le géomètre, il est primordial dès à présent d’avoir des projections pour prendre des mesures de protection du littoral martiniquais. Pour ce faire,Yann Mocquot avance quatre éventuelles solutions. La première, qui demande une très lourde logistique, est le déplacement des populations. À l’image de ce que l’on peut voir déjà dans le territoire avec Le Prêcheur qui relocalise son bourg. La deuxième solution avancée est l’enrochement avec un petit bémol émis par Yann Mocquot « mais c’est à étudier car cela peut faire plus de mal aux côtes environnantes ». Les digues également peuvent être une parade à la montée de la mer. Là aussi le géomètre émet des réserves : « On peut toutefois se questionner sur leur pérennité. » La dernière solution connue est de planter du corail. « Cela permet de se prémunir de l’érosion des côtes. La mer monte, nous n’avons pas d’autres choix que de nous adapter. En une année, on aurait perdu 1% du territoire avec l’érosion. »
Florent Grabin, président de l’association Puma (Pour une Martinique autrement) tire la sonnette d’alarme sur l’immobilisme qu’il regrette. « Nous avons constaté que tout le monde dans son coin fait sa petite cuisine. Par rapport au délai qui nous est imparti, la nature n’attend pas, des plages ont disparu. Il est urgent de se mettre au travail pour faire des propositions pour savoir comment faire face à la situation demain », alerte le militant écologique. En Martinique, 25 communes sont impactées dans leur partie basse. Selon lui il faudrait « interdire purement et simplement la construction des maisons dans la zone côtière ».
La montée des eaux est corrélée au réchauffement climatique. Il y a eu un point de bascule entre les années 1990 et 2000. Depuis les températures ne cessent d’augmenter. Depuis 1965, la température moyenne en Martinique a gagné 1°C.
Laurianne Nomel