BEL BONJOU TOUT’MOUN

Le projet de ne plus accorder la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, mais dont les parents ne sont pas français, doit être contextualisé.

En choisissant l’indépendance en 1975, les Comoriens non Mahorais renonçaient naturellement aux avantages liés à la nationalité française.

La France, elle, à l’encontre de toutes les traditions internationales dans ce domaine, décidait la scission du territoire ainsi décolonisé et accordait aux Mahorais le droit de rester français.

Pour deux raisons principales: le voeu massif de la population de Mayotte et la possession d’espaces maritimes non négligeables.

Aujourd’hui, devant une situation exceptionnellement dangereuse , le gouvernement a le devoir de prendre des mesures exceptionnelles, comme la suppression, sur cette partie du territoire, du droit du sol.

Mais il décide en même temps de mettre un terme au dispositif de visa territorialisé, qui interdisait l’entrée sur le territoire hexagonal d’un grand nombre d’étrangers présents à Mayotte.

Ces deux mesures sont contradictoires: d’un côté on appuie sur le frein, et de l’autre sur l’accélérateur.

Cette contradiction illustre l’absence d’une véritable politique démographique.

En France comme dans la plupart des pays industrialisés, la natalité est en berne.

Le besoin de main-d’ouvre immigrée est donc réel.

Encore faut-il que la main d’œuvre en question travaille effectivement, et ne vienne pas gonfler le nombre inouï d’adultes, français ou étrangers, qui sont payés à ne rien faire, au grand désarroi de ceux qui se lèvent tôt pour recevoir des salaires souvent anormalement bas.

Une politique démographique efficace exige en fait une révision  en profondeur du modèle social français, que les coups de boutoir de la concurrence internationale  rendent tous les jours un peu plus obsolète.

Rappelons que cette concurrence internationale est le résultat direct d’accords de libre échange signés par des dirigeants nationaux de toutes tendances.

La crise de Mayotte, pourrait être l’occasion d’une réflexion autre que médiatique sur ce triple sujet: quelle politique migratoire, quel modèle social, quelle politique économique internationale?

Vous verrez que ce triple sujet sera, une fois de plus, escamoté.

MANMAY, AN NOU GADÉ DOUVAN.

Maurice Laouchez

* Le titre est de Antilla

 

 

 

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version