L’Odyssée Acadienne invite dans la Vienne ses amis du monde à venir partager en 2023 des événements dédiés au 250e anniversaire de l’arrivée des Acadiens en Poitou. C’est en 1773 que le Marquis Pérusse des Cars, en lien avec le pouvoir royal, Louis XV, proposa d’accueillir sur ses terres (communes d’Archigny, de Saint-Pierre-de-Maillé et de la Puye) les réfugiés Acadiens, chassés de la Nouvelle France, exilés à la chute de Louisbourg en 1758.Chantenay et le quartier de l’Hermitage à Nantes disposent d’une Fresque des Acadiens qui rappelle leur passage dans plusieurs ports de l’Arc Atlantique, dont Nantes à la fin du 18e siècle.
Entre 1773 et 1774, 362 familles émigrées du Nouveau Monde seront installées provisoirement sur la rive gauche de la Vienne, quartier de Châteauneuf à Châtellerault. Et développeront de nombreuses idées physiocrates pour l’agriculture. Qu’en-est-il des traces de l’Acadie et de la physiocratie sur la côte d’Emeraude ? En prévision du 250e anniversaire de l’arrivée des Acadiens en Poitou, Saint-Malo et la côte d’Emeraude disposent d’un héritage en partage : Calcialiment : une idée physiocrate. Un héritage agronomique que l’Association Bretagne Acadie Louisiane pourrait valoriser auprès du plus grand nombre.
Des bio-coquilles, histoire d’une odyssée entre terre et mer
Des deux côtés de l’Atlantique, nombreux étaient les élevages ou la perte due aux œufs mous ou cassés pouvait atteindre 10% de la production, ce qui constituait pour l’aviculteur un important « manque à gagner » . Il se posait donc un problème de qualité de coquille et l’on sait maintenant que cet état de choses provient d’un déficit calcique au niveau de la ration alimentaire des pondeuses. Il est primordial de noter que ce déficit classique est aussi souvent qualitatif que quantitatif, ce qui veut dire que l’aviculteur doit pouvoir apporter à ses volailles un complément en calcium sous une forme appropriée au moment le plus favorable.
Il faut savoir qu’il n’y a bien souvent aucune commune mesure entre la quantité du calcium ingéré et celle du calcium assimilé et que, d’autre part, le calcium contenu ordinairement dans les aliments ne peut servir à la formation de la coquille d’oeuf sans risquer une fatigue de l’animal et, en conséquence, une perte importante d’oeufs commercialisables.
L’observation a permis aux fondateurs des industries Probiomer d’établir une analyse quantitative et qualitative de cet « appel » en lançant une idée physiocrate : Calcialiment. Du point de vue quantitatif, ils ont observé qu’en période de ponte, la poule augmente
spontanément sa consommation de coquillages pour faire face à la fabrication des coquilles de ses œufs. Au milieu de l’après-midi (c’est-à-dire au début de la formation de la coquille dans l’oviducte), elle se précipite avec avidité vers les augettes garnies de bio-coquilles, ce qui démontre assez bien que ce complément alimentaire lui convient parfaitement.
Du point de vue qualitatif, il est possible de tester l’expérience, en proposant à des pondeuses, d’un côté : des bio-coquilles et de l’autre : des coquilles fossilisées provenant de gisements anciens et sorties de la mer depuis des siècles. L’expérience permet alors d’observer alors, comme les naturalistes, cet instant, cette sagesse élémentaire de l’animal qui, en choisissant librement des bio-coquilles, sélectionne ainsi naturellement les divers éléments qualitativement nécessaires à sa survie et quantitativement nécessaires à ses besoins de production.
Des physiocrates au Musée d’histoire et d’art de la Nouvelle Jérusalem : l’odyssée continue
L’alimentation calcique s’inscrit pleinement dans la doctrine physiocrate du XVIIIe siècle fondée sur la connaissance des lois dites naturelles, et donnant la prépondérance à l’agriculture. La physiocratie signifie le « gouvernement de la nature ». Les physiocrates se sont définis comme des « philosophes économistes ».
Une philosOEUFie qui a pleinement fasciné des artistes et des orfèvres comme en témoigne le Musée d’histoire et d’art de la Nouvelle Jérusalem, rappelant les trésors des oeufs de Fabergé, une famille huguenote française qui émigra à la suite de la révocation de l’édit de Nantes (par l’édit de Fontainebleau). Cette famille erra en Europe de l’Est pendant plus d’un siècle avant de s’installer dans la capitale russe, Saint-Pétersbourg, où le père de Pierre-Karl, orfèvre, fonda la Maison Fabergé en 1842. Après des études en Allemagne, en France, en Angleterre et chez les maîtres joailliers européens, Pierre-Karl reprit les rênes de l’entreprise familiale en 1872. En dix ans il hissa la Maison Fabergé au plus haut niveau et fut remarqué par le tsar Alexandre III.
Beaux sujets de prospective pour le prochain Congrès mondial Acadien !
Kevin LOGNONÉ