Malheur pour le quartier de Sainte-Thérèse, ce quartier où je suis né…
Donc dimanche 22 j’ai tenté d’arriver à Fort de France par son boulevard…
Impossible !
Mais à quelque chose, malheur aura été bon, si l’on peut dire, puisque, pour rebrousser chemin, j’ai dû traverser les « ruelles » de ce quartier…
Et là, ce qui m’a frappé, ce ne sont pas ni « bandes » ni « incendiaires » c’est l’extraordinaire abandon dans lequel la gestion de notre ville, de notre pays, a laissé ce quartier…
CAR … Comment ?
Comment couper un quartier de gens pauvres, mais dignes pour ouvrir la ville aux dizaines de milliers de véhicules qui bénéficient là d’un moyen d’arriver en centre-ville en 2 minutes au lieu des 10 par l’ancienne route, ne pas les indemniser une première fois de cette atteinte (inadmissible) à leur écologie, ne pas offrir un 2e dédommagement à ceux qui, avant, recevaient les alizés directement dans leur façades exposées à l’Est, et qui à cause de « l’autoroute » qu’on leur a imposée sont obligés de se calfeutrer en fermant fenêtre et volets pour arrêter les bruits de la circulation et leurs gosses, (ha leurs gosses !) obligés, aussi, de se « calfeutrer », et perdant les voies de leurs jeux habituels, avec cette rivière si proche et poussée ainsi dans les bras de…
… Pas un lieu de verdure, pas un jardin entretenu, pas un centre de musique, pas une école de judo (naguère « Jacqot » en avait créé un, mais…), pas un club où jeunes et moins jeunes peuvent se rencontrer, pas même des rues propres (!)…
RIEN que cette route, ce vacarme, cette inquiétude quotidienne que leur marmaille se fasse écraser, et cet insaisissable sentiment d’un abandon total, triste et misérable…
Quelle misère…
Et vous croyez après cela que les révoltes même les plus « indéfendables » n’y ont pas pris leur source ?????
(Tristes Tropiques…)
Henri PIED